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Faut-il espérer quelque chose du marché canadien ?

Faut-il espérer quelque chose du marché canadien ?

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L’annonce de l’ouverture prochaine de 3 fréquences aériennes directes entre la Tunisie et le Canada relance l’intérêt sur un marché canadien qui avait quasiment sombré dans l’oubli à  tel point que l’ancien ministre du Tourisme, Elyès Fakhfakh, s’était même aventuré à  annoncer la fermeture de la représentation de l’ONTT à  Montréal. C’était en 2011 et heureusement que sa décision saugrenue s’était vue à  l’époque contrée par les fédérations professionnelles du tourisme. Certes, le marché touristique canadien sur la Tunisie ne génère actuellement que 7000 clients par an (chiffre de 2012) mais l’un des principaux freins à  son développement vient d’être levé. Les voyagistes vont désormais avoir la possibilité de mettre en exergue le vol direct qui reliera normalement Montréal à  Tunis à  compter de 2014. Il y a donc lieu d’espérer une reprise de ce marché qui avait réalisé un pic à  17.000 clients en 2010 et ce malgré la concurrence d’autres destinations telles que le Maroc (qui y totalise actuellement 34.000 clients). Les T.O opérant au départ du Canada ont accueilli favorablement la perspective de l’ouverture des lignes aériennes directes. «La compagnie Tunisair a déjà  fait un pas sérieux pour réussir son entrée sur le marché canadien avec Celebritours ainsi que les autres T.O, Sultana Tours, Magic Tours, Incursion Voyages, Solbec et les agences de voyages du Québec» souligne Helmi Hassine, directeur des Ventes de Tunisair. Car les compagnies aériennes concernées, en l’occurrence Tunisair et Syphax Airlines, ne vont pas miser exclusivement sur la clientèle touristique mais espèrent optimiser le remplissage de leurs avions grâce à  l’importante diaspora tunisienne dans ce pays.

D’autant plus que la clientèle canadienne est une clientèle hiver où les ventes commencent en septembre pour finir en juin, avec majoritairement des seniors. La durée moyenne de séjour des Canadiens en Tunisie va de 15 jours à  3 mois, voire même 6 mois pour certains. «C’est un marché qui pourrait résoudre en partie notre problème de saisonnalité» estime Néji Gouider, représentant sortant de l’ONTT à  Montréal. Toutefois, «le premier critère des voyagistes, c’est la sécurité et la stabilité politique du pays de destination» ne manque-t-il pas de rappeler. «Les clients se renseignent beaucoup sur le pays, et en particulier quand il s’agit d’une destination lointaine».

Attention au bradage

La mise en place des vols directs ne signifie donc pas que la problématique du marché est totalement levée. Outre le contexte politique défavorable qui caractérise la Tunisie actuellement, la stimulation du marché canadien ne passera que par la mise en place d’un important programme de communication et de publicité qui exige en amont la mobilisation d’un budget à  la hauteur des espoirs placés. Certes, les vols vont permettre d’élargir la base commerciale à  la clientèle famille, au tourisme de santé (esthétique) et même aux golfeurs, «mais il faut arrêter de vendre la destination à  bas coût» prévient Néji Gouider qui rapporte avoir vu des T.O vendre un séjour de 15 jours en demi-pension pour 1600 dollars canadiens, vol et transfert compris (2650 dinars environ) ! Autant donc dire que certaines pratiques ont la vie dure et que les erreurs commises sur d’autres marchés sont en train de se répéter ailleurs. En tout état de cause, Gouider, dont la mission arrive à  son terme, se dit «heureux d’avoir vu un avion d’une compagnie tunisienne atterrir à  Montréal» avant la fin de son mandat et «optimiste pour ce marché qu’il faudra également élargir aux Etats-Unis» dont la fermeture de la représentation de Washington limite le potentiel. Autre recommandation, celle de voir plus de professionnels tunisiens prendre part aux salons et foires se déroulant dans la région afin d’appuyer le travail de l’administration du Tourisme sur place ainsi que celui des T.O locaux.

Reste par ailleurs à  résoudre la problématique des restrictions de voyages figurant sur le site du ministère canadien des Affaires étrangères et qui ne participent pas à  encourager les touristes à  choisir la Tunisie. «Il faut malgré tout que l’on accorde l’intérêt qu’il faut aux marchés lointains car un Canadien équivaut à  3 ou 4 touristes européens» s’exclame Néji Gouider. Et pourtant, la bonne volonté à  elle toute seule ne pourra rien face à  la faiblesse des moyens disponibles. A Montréal, le représentant local ne dispose ni de commerciaux et encore moins d’un chauffeur-coursier ; tout juste une secrétaire. Le nouveau représentant désigné pour le poste, Issam Kheireddine, qui devrait bientôt assurer la relève, doit savoir à  quoi s’en tenir. Mohamed Ali Toumi, président de la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV), après une visite sur le stand Tunisie au dernier Salon international Tourisme Voyages de Montréal fin octobre, s’est déclaré surpris par les moyens limités dont dispose la représentation. «Il faudra impérativement réviser le budget alloué à  ce marché» a-t-il affirmé. Mais l’administration centrale de l’ONTT à  Tunis l’entendra-t-elle de cette oreille lors de la prochaine définition des budgets par marchés ?

H.H

Voir la participation tunisienne au salon du tourisme de Montréal

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