A Genève, on ne se bouscule pas pour aller en Tunisie
4 février 2013Le dernier salon des vacances de Genève, le Fespo, a fait de la Tunisie son hôte d’honneur. L’ONTT a donc mis les bouchées doubles pour la circonstance.
Au lieu d’un petit stand de 24 m² comme il le fait d’habitude, il a occupé cette fois une surface de 140 m² avec des artisans, un café dans un style traditionnel, un large espace consacré aux maisons d’hôtes et hôtels de charme, et même Miss Suisse romande 2013 (d’origine tunisienne) mobilisée pour agrémenter le stand Tunisie. Pour autant, les visiteurs ne se sont pas bousculés.
En cause, la météo qui prévalait sur Genève au moment de la tenue du salon, caractérisée par un épisode neigeux qui n’a pas encouragé les candidats au voyage à faire le déplacement. Adossé à celui de l’ONTT, un autre stand aux couleurs de la Tunisie accueillait lui aussi les visiteurs, celui du T.O Air Marin dirigé par Tahar Khadraoui, lequel avait convié pour la circonstance ses partenaires hôteliers (photos ci-dessous) : Les Radisson de Djerba et Hammamet, le Mövenpick et le Tour Khalef de Sousse, le Royal Thalassa de Monastir, le Residence de Gammarth ou encore l’Hasdrubal. Air Marin a publié pour l’occasion deux brochures dont une de prestige rassemblant toute sa production haut de gamme sur la Tunisie.
Menaces sur la destination
La Tunisie a totalisé en 2012 un peu plus de 59.000 touristes suisses. Les chiffres sont modestes et bien en-deçà du potentiel. Pourtant, sur le marché, les voyagistes s’activent pour booster les ventes. Hotelplan, Kuoni, Air Marin, FTI et ITS Travel détiennent l’essentiel de la production. Mais les Suisses, grâce à leur monnaie très forte, veulent aller plus loin et le long-courrier a le vent en poupe. Quant à la Tunisie, elle souffre bien-sûr des contre-coups de sa « révolution ». A ce jour, les avertissements du ministère des Affaires étrangères suisses ne sont pas particulièrement encourageants pour le commun des helvètes. On peut ainsi lire sur son site qu’en Tunisie, il y a des « risques d’attentats terroristes sur l’ensemble du territoire ».
On y déconseille le sud où il y aurait « des risques d’enlèvements dans la zone frontalière ». En conséquence, le département fédéral « déconseille les voyages dans la région au Sud de la ligne qui s’étend de la frontière algérienne à la frontière libyenne et qui passe par Tozeur, Douz et Tataouine ». Des informations qui font rager Anis Rezgui, représentant de l’ONTT pour la Suisse, qui n’espère qu’une chose : que ces données soient modifiées pour redonner confiance au client suisse.
Peine perdue, du moins tant que l’actualité nationale et internationale persistera en l’état. Malgré tout, l’optimisme est de mise. « Au dernier salon de Berne qui s’est déroulé du 10 au 13 janvier, nous avons été agréablement surpris par la demande, les gens veulent revenir, notamment sur Djerba, première destination des Suisses, mais aussi sur Tabarka, mais on nous interroge sur la sécurité » explique encore A. Rezgui. « Au niveau du booking, il est encore trop tôt pour faire des estimations, d’autant que cela reste tributaire de la situation interne du pays ».
Les avions qu’il faut
Au niveau de la programmation aérienne, Tunisair a conservé sa même capacité en sièges que l’année dernière. Hichem Gader, tout nouveau représentant de la compagnie à Genève, confirme que les vols réguliers seront maintenus et les vols saisonniers reconduits. Le transporteur public tunisien assure en effet un vol quotidien Tunis-Genève et deux vols hebdomadaires sur les axes Tunis-Zurich et Djerba-Genève ainsi qu’un vol Djerba-Zurich. A compter du 6 avril, Tunisair ouvrira une ligne Monastir-Genève et une autre Enfidha-Genève.
Au départ de Berne, c’est une autre compagnie, Skywork, qui s’apprête elle aussi à mettre en place des vols saisonniers sur l’aéroport d’Enfidha à partir d’avril. Reste maintenant à espérer que la campagne de publicité que l’ONTT va engager donnera ses fruits et participera à la réussite de la prochaine saison au départ du marché.
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