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Dr Khaled Nabli, PDG de la clinique Essalem à  Sousse : «Notre région possède tout ce qu’il faut pour accueillir les patients étrangers»

Dr Khaled Nabli, PDG de la clinique Essalem à  Sousse : «Notre région possède tout ce qu’il faut pour accueillir les patients étrangers»

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Le tourisme de santé est loin d’être le pré carré de la chirurgie esthétique. En effet, en la matière, il s’agit plutôt de développer des compétences et des services multidisciplinaires qui soient capables de répondre aux différentes demandes d’une clientèle étrangère de plus en plus exigeante. C’est ce qui ressort de notre rencontre avec Dr Khaled Nabli, ophtalmologiste de formation, président-directeur général de la clinique Essalem à  Sousse et président de la Chambre syndicale nationale des établissements sanitaires privés de Tunisie. Titulaire d’un master en management de la qualité des soins dans les établissements de santé, le Dr Nabli a entamé, depuis 2006, une démarche qualité au sein de sa clinique qui lui a permis d’être la première et la seule clinique à  obtenir la certification ISO 9001 dans la région du Centre en mars 2010.

Les touristes (maghrébins et européens) font-ils partie de votre public cible ?
Tout à  fait, les touristes représentaient 18% de notre chiffre d’affaires qui a baissé après les événements de l’année dernière. C’est un public qui fait confiance à  nos établissements sanitaires et qui n’accepte plus de subir une évacuation sanitaire. Nos visiteurs préfèrent se faire soigner, voire se faire opérer dans nos cliniques. Nous avons ainsi opéré 3 malades (2 Européens et un Canadien) qui souffraient de problèmes du cœur et dont l’état nécessitait une dilatation au niveau des vaisseaux coronaires.

La Tunisie est connue comme une importante destination pour la médecine esthétique, or on constate l’absence de cette spécialité au sein de votre clinique, pourquoi ce choix ?
La chirurgie esthétique n’est pas notre cheval de bataille. C’est un choix qui a été fait en fonction de la disponibilité des compétences. Ceux qui pratiquent cette chirurgie dans notre région le font ailleurs. Au sein de notre clinique, nous avons plutôt développé la chirurgie cardiaque, l’orthopédie avec un plateau bien équipé, la chirurgie digestive, la chirurgie neurologique et la chirurgie ophtalmologique. Il n’en reste pas moins que s’il existe des compétences tunisiennes pour la pratique de la chirurgie esthétique, notre plateau est habilité à  le faire. La chirurgie esthétique vise essentiellement le marché européen. En revanche, toutes les autres pathologies visent à  la fois le marché européen, maghrébin et africain.

Parmi ces trois marchés, lequel est le plus développé chez vous ?
Nos patients étrangers sont essentiellement des Maghrébins. Actuellement, nous sommes entrain de batailler pour avoir notre part des marchés libyen et algérien qui s’accroissent petit à  petit. Nous allons, dans le même cadre, développer, en coordination avec les autorités compétentes (ministère de la Santé, ministère des Transports), un programme pour nous développer vers l’Afrique et promouvoir la coopération Sud-Sud. En effet, nous nous sommes rendus compte, à  l’issue de quelques participations au salon médical de Côte d’Ivoire, qu’il s’agit d’un marché très important demandeur de l’expertise tunisienne en matière de soins médicaux. Plusieurs pays comme la Guinée, le Soudan, le Tchad, le Mali ou la Côte d’Ivoire ont fait part de leur intérêt.

Avez-vous d’ores et déjà  entamé une démarche promotionnelle pour conquérir ces marchés ?
Outre la participation aux salons, nous avons également pris contact avec des décideurs au sein de ces pays (caisses de sécurité sociale, responsables du ministère de la Santé, nos collègues médecins…). De même, l’ouverture, il y a deux mois, d’une ligne aérienne qui relie Tripoli à  Monastir, deux fois par semaine (mardi et jeudi), va certainement servir notre région en matière du tourisme de santé.

En parlant des Libyens, comment avez-vous fait face à  l’afflux de blessés venant se faire soigner dans nos cliniques privées lors de leur révolution ?
Nous avons contribué, comme toutes les cliniques privées tunisiennes, à  accueillir le flux très importants de malades libyens, parfois pour de longs séjours (3 mois). Notre établissement s’est très vite adapté à  cette conjoncture exceptionnelle même si cela s’est fait parfois au détriment de certains patients tunisiens…

Concernant les dettes de ces patients libyens censées être remboursées par l’à‰tat libyen, où en est-on actuellement ?
C’est un vrai problème d’actualité, le volume de ces dettes est de l’ordre de 70 millions de dinars. En tant que président de la Chambre syndicale des établissements sanitaires, j’ai mené toutes les négociations avec les instances libyennes et tunisiennes pour que ce problème soit résolu dans les plus brefs délais.

La ville de Sousse est un endroit typique pour la réhabilitation, cela représente-t-il un atout pour votre clinique ?
Tout à  fait, notre région possède tout ce qu’il faut pour accueillir les patients qui ont besoin de la réhabilitation ou de la rééducation. Il nous reste encore à  développer d’autres créneaux comme les maisons de repos, des spécialités médicales comme les cures de chimiothérapie ou le traitement de l’insuffisance rénale…

Vous êtes certifiés ISO 9001, qui est une certification de qualité des services administratifs. Parlons de l’accréditation qui concerne plutôt la qualité des soins médicaux de plus en plus exigée par la clientèle étrangère. Où en êtes-vous ?
En effet, c’est un programme qu’on appelle « la certification des établissements », connu auparavant sous le nom d’« accréditation des établissements sanitaires » et que nous sommes en train d’élaborer. En Tunisie, il n’existe certes pas d’organisme de certification, alors nous avons pensé, avec d’autres cliniques privées, à  faire appel à  un organisme certificateur étranger pour entamer cette démarche que nous estimons indispensable.

Propos recueillis par
Nidhal Adhadhi
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