Dernier coup de massue pour Mauritania Airways : la compagnie se retrouve malgré elle sur la liste noire européenne
24 novembre 2010Terrible annonce pour la compagnie Mauritania Airways, filiale du groupe Tunisair : la Commission européenne a décidé hier de l’intégrer dans la liste noire des 276 compagnies aériennes de 19 pays interdites de vol de l’UE.
Conséquence : la compagnie ne pourra plus opérer sur Paris, sa seule destination en Europe continentale, et très probablement aussi sur Las Palmas (Îles Canaries), l’une de ses destinations phares.
En réalité, à travers cette annonce, ce n’est pas la compagnie en elle-même qui semble visée mais «tous les transporteurs aériens certifiés par les autorités de la République de Mauritanie responsable de la surveillance règlementaire» a précisé la Commission européenne des Transports. Ce qui laisse penser que cette décision est la conséquence de la non-conformité des procédures appliquées par les autorités aériennes mauritaniennes.
La Commission souligne toutefois que «si une compagnie aérienne figurant sur la liste communautaire estime être en conformité avec les éléments techniques et exigences prescrits par les normes de sécurité internationales applicables, elle peut demander à la Commission de lancer la procédure pour sa suppression de la liste».
En tout état de cause, cette annonce, même si elle est provisoire, complique encore plus la situation de la compagnie déjà en difficultés financières suite à deux exercices déficitaires. Son avenir sur le plan commercial est d’autant plus incertain que l’Etat mauritanien a décidé de relancer une nouvelle compagnie aérienne publique qui se positionnera de toute évidence comme concurrent direct au transporteur tuniso-mauritanien. Mais cette compagnie sera tout autant concernée que Mauritania Airways par l’interdiction et ne pourra décoller tant que celle-ci ne sera pas levée.
D’ici là , la partie tunisienne aura certainement pris le temps de prendre une décision radicale sur la poursuite ou pas de l’aventure mauritanienne. Car s’il est un impératif qui semble de plus en plus évident, c’est bien de détacher l’image de Tunisair de celle de sa filiale qui se retrouve malgré elle aujourd’hui à l’exact opposé de la sienne.
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