Ces petits manèges bancaires à l’aéroport Tunis-Carthage
20 janvier 2015C’est un triste spectacle qui n’est pas nouveau et qui ne semble pas être sur la voie de l’amélioration : à n’importe quelle heure de la journée, à l’aéroport Tunis-Carthage, le nombre de guichets de banques fermés est plus nombreux que ceux qui sont ouverts.
Le comble, c’est qu’il y a bien un employé derrière chaque comptoir, mais qui aura apposé un écriteau sur lequel il est griffonné à la main « fermé » même s’il n’est encore que 9h00 du matin.
Certes, il y a des heures de repos légitime pour ceux qui travaillent, mais allez voir de plus près, vous constaterez qu’il y a de toute évidence des abus et de l’excès de zèle. Mais ce qui est le plus consternant, c’est le comportement des préposés à ces guichets qui sont particulièrement agressifs à l’égard des passagers, pour ne pas dire carrément hargneux.
Cette situation entraîne un spectacle affligeant, tant au niveau des guichets à l’arrivée (au rez de chaussée) qu’à celui des départs au 1e étage. Les queues sont longues et les clients souvent dépités par si peu de considération. A l’arrivée, les voyageurs ayant besoin de dinars pour sortir hors de l’aéroport sont obligés de prendre leur mal en patience. Bel accueil pour ceux qui rapportent des devises au pays qui en a tellement besoin.
Au départ, et notamment durant les flux matinaux, les Tunisiens qui changent de l’argent, qui cherchent des timbres ou même des non résidents mal informés de l’obligation du « timbre de solidarité » ont également intérêt à s’y prendre suffisamment tôt pour ne pas rater leur vol.
Face à ces spectacles quotidiens qui s’offrent au vu et au su de tout le monde, il y a lieu tout d’abord de se demander s’il y a une moindre autorité qui contrôle ces banques. Sinon, comment imaginer que leurs directions générales acceptent de tels agissements et de tels comportements.
Par ailleurs, l’organisation des pauses, des ouvertures et des fermetures des guichets ne répond à aucune logique. Est-il normal qu’aux heures de pointes par exemple, seuls 2 ou 3 guichets soient ouverts tandis que la dizaine d’autres est fermée ?
Sur un autre plan, si l’on comprend que les banques ne peuvent disposer de toutes les monnaies convertibles, on s’étonnera toutefois de s’entendre dire que certaines ne sont pas en mesure de fournir des euros ou des dollars US. Et le comble, pas de timbres de voyages !!
Nous ne pouvons par ailleurs passer outre les pratiques de copinages avec ces employés de l’aéroport qui, flanqués de leur badge, passent directement le nez derrière la porte avec un dossier à la main pour privilégier un parent ou une connaissance qui s’apprête à partir en voyage pendant que le petit peuple fait la queue.
Il n’y a pas à dire, un rappel à l’ordre et une révision des procédures s’avère fondamental car ce qui se passe à l’aéroport Tunis-Carthage est tout simplement une honte pour la qualité des services bancaires et se répercute sur la crédibilité du secteur tout entier.
C’est certainement à la BCT et à l’APTBEF de mettre fin à ces petits manèges qui relèvent plus d’un cirque que d’un secteur supposé être intransigeant avec la fiabilité.
Hédi HAMDI
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