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Avec le décès de Mongi Loukil, une icône nous a quittés

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En ce dimanche 24 février, froid et venteux, un événement vint s’ajouter à la grisaille du ciel, secouant par son chagrin le monde du tourisme. 

Mongi Loukil est décédé, samedi 23, chez lui à la Marsa. A 83 ans, l’un des capitaines incontestés de la profession, rejoint la file des pionniers, ses congénères, les figures de proue, rêveurs, bretteurs et  bâtisseurs,  les Fourati, Khéchine, Fakhfakh, Allani, Milad, etc. Des conquérants à volonté de bronze, des infatigables et agissants qui ont échafaudé l’industrie touristique.

Après ses études, Mongi, appelons-le simplement, amicalement, car il n’aimait ni l’emphase, ni l’afféterie, est né à Djerba le 17 janvier 1936. Jeune diplômé, il est le premier tunisien expert auprès des Nations Unies, représentant du tourisme à New York, ensuite à Genève. Plus tard  à Tunis,  il intègre Tourafric et, fin connaisseur du métier, il arrache sa  place et l’élargit à force de volonté et de conviction ; devient gérant et principal actionnaire de Carthage Tours en 1971. 

Il prend son envol dans un environnement favorable, développe son entreprise et nourrit ses ambitions ; il construit le Palm Beach en 1985 à Hammamet, suivi par d’autres unités à Djerba et Tozeur. Authentique djerbien, lucide, Mongi est doué pour les affaires auxquelles il ajoute son grain personnel : l’intérêt pour la culture. Affable, il avait autant d’affinités dans le cercle restreint de celle-ci que dans la large sphère du tourisme.

Candide, Mongi entretenait un large tissu de relations aussi bien dans le milieu de l’art que de l’entreprise; il s’entourait d’hommes qu’il appréciait, les invitait pour des séjours dans ses Palm Beach, notamment à Tozeur. Il enrichissait sa culture par l’histoire, se nourrissait de considérations artistiques et de projets convaincants, viables et même irréalisables.

En 2015, avec la ministre du Tourisme de l’époque, Selma Elloumi Rekik.

Chacun de nous est tenté d’évoquer, à sa façon des anecdotes pour esquisser le personnage au-delà de sa réussite dans les affaires ou du moins un angle du personnage. Pour le mieux, une sorte d’exercice d’admiration en somme, on ne fera pas exception.

Flanqué de l’épique adjectif d’ «épicurien»  qui le qualifie et sur lequel tout le monde tombe d’accord, il fréquentait les bonne tables, usait du bon cigare et se donnait tout entier aux causeries de la tablée qu’il choisissait. Cordial, il préférait, par dessus tout, les projets naissants, sinon les discussions en rapport avec la culture. Courtisé par les artistes et les jeunes entrepreneurs culturels, il se retrouvait à la tête de plusieurs associations et institutions.

L’image que l’on gardera aussi de Mongi Loukil, l’épicurien et bon-vivant.

Souvenir. Ce devait être un beau jour de printemps, à une terrasse d’un restaurant, face à la mer à Gammarth. Enthousiaste, Mongi voulait m’embarquer dans une nouvelle aventure qu’il souhaitait vivre avec son ami poète Tahar El Bekri. Ses yeux brillaient en évoquant le nom de l’association : Circé. J’imaginais sa joie de trouver un si beau nom, Circé, magicienne, tisseuse aux belles boucles et au philtre d’amour, rattachée à Ulysse, le lotos et forcément à son île natale. Circé, le lotos, Ulysse, des légendes. Et voilà qu’en ce dimanche gris, un texto arrive, envoyé par Mehdi son fils, y est écrit « Une icône m’a quittée. ». L’icône rejoint la terre de Djerba et ses légendes. 

Hamma Hanachi

Feu Mongi Loukil, avec Radhouane Ben Salah, hôtelier et ancien président de la FTH.
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