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2012 : le tourisme tunisien toujours à  contre-courant, chiffres à  l’appui

2012 : le tourisme tunisien toujours à  contre-courant, chiffres à  l’appui

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De la même manière qu’une hirondelle ne fait pas le printemps, des hôtels pleins en été ne signifient pas une bonne conjoncture touristique. Les dernières statistiques officielles du tourisme apportent la preuve qu’entre le 1er janvier et le 10 septembre 2012, le secteur est loin d’avoir retrouvé ses marques d’avant la révolution. Pour preuve, son principal partenaire, le marché français, est toujours à  la baisse. Le nombre de Français venus visiter la Tunisie, entre le 1er janvier et le 10 septembre, est passé de 1 046 449 en 2010, l’année de référence, à  774 089 sur la même période de 2012, soit une baisse de 26 %. Pire, l’avenir pourrait se révéler plus sombre que le passé proche. Les derniers événements à  l’ambassade des à‰tats-Unis à  Tunis et l’affaire des caricatures du journal français Charlie Hebdo, surtout l’ampleur qu’elle a prise et la façon avec laquelle elle a été traitée dans les médias français, risquent de jeter l’huile sur le feu en freinant des réservations déjà  en deçà  des ambitions.

Les autres marchés européens n’ont rien à  envier à  la France : au 10 septembre, les entrées allemandes ont baissé de 11,2% ; les Italiens, quant à  eux, étaient 281 604 à  nous visiter en 2010, cette année, ils n’étaient plus que 173 346, soit une baisse de 38,4 %. Du côté des Scandinaves, la baisse, de l’ordre de 62,5 %, est vertigineuse avec un nombre de visiteurs qui est passé de 99 231 à  37 250. Idem pour les Espagnols dont les arrivées ont baissé de 65,4 %, crise économique oblige. À l’exception du marché russe dont le nombre de visiteurs a enregistré une importante augmentation de 37%, toujours par rapport à  2010, la plupart des marchés européens sont dans la zone rouge.

Grosso modo, les entrées européennes ont baissé de 20,5 % et la légère performance qu’ont connue quelques marchés, comme le marché ukrainien et le marché tchèque, n’a presque pas changé d’un iota le statu quo.
Le nombre de visiteurs maghrébins a, lui aussi, connu une légère baisse de 6,6 % puisqu’il est passé de 2 018 160 visiteurs en 2010 à  1 885 402 en 2012. Si le marché libyen a enregistré une augmentation à  dose homéopathique, de l’ordre de 1,8 %, le marché algérien a par contre baissé de 22,6%.

Automatiquement, la baisse du nombre de visiteurs ne peut qu’engendrer une baisse dans les recettes et dans le nombre de nuitées passées. Ainsi, le tourisme a généré 2087,7 millions de dinars de recettes au 10 septembre dernier, contre 2441,1 millions de dinars sur la même période en 2010. Concernant les nuitées, leur nombre a reculé de 15.2%.
La saison hivernale, de son côté, ne semble pas prometteuse, des chiffres pour la première décade du mois de septembre le témoignent déjà . L’on a en effet assisté, durant les dix premiers jours du mois de septembre, à  une baisse de nombre de visiteurs européens ainsi qu’à  une baisse du nombre de nuitées dans presque toutes les régions touristiques (à  l’exception de Yasmine Hammamet).
À Tozeur par exemple, le taux d’occupation a reculé de presque 50 % par rapport à  2010 ; l’on comprend ainsi la cause de la fermeture de 7 hôtels dans cette région.

Nidhal Adhadhi
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