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Abdelhak Ben Laater raccroche après 38 ans

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Abdelhak Ben Laater vient de faire valoir son droit à  la retraite. A Berlin le 8 mars dernier, des représentants du groupe allemand TUI, propriétaire de l’agence Tunisie Voyages, lui ont organisé une fête d’adieu en présence de ses amis et partenaires tunisiens.

C’était l’une des figures incontournables de l’agence Tunisie Voyages. De cet homme affable à la nature discrète, on ne savait pas grand-chose, hormis ses fonctions au sein de l’agence pour laquelle il travaillait. Abdelhak Ben Laater est né en 1953 au Maroc de père marocain et de mère tunisienne. Après un BTS Tourisme (spécialité techniques de ventes de promotion) à Tanger (promotion 1977), il travaille brièvement au Club Med au Maroc puis dans une agence de voyages locale en tant que forfaitiste et accompagnant de groupes.

C’est en 1979 que pour des raisons familiales il s’installe en Tunisie. Il intègre alors l’agence Rapides Voyages « Mohamed Bennani, son directeur technique, m’a initié aux bonnes choses et aux bonnes manières » se rappelle-t-il, non sans une certaine émotion. « Nous travaillions tous segments confondus et sans départements spécialisés. A l’époque, il y avait beaucoup de Français et l’hôtel Les Pyramides à Nabeul était un fleuron de notre tourisme ».

En 1981, il est approché par Fehri Mansouri pour intégrer l’ATT (l’agence Tourisme Transit de Feu Farhat Sassi) pour épauler son directeur Brahim Maâmouri. Il y restera jusqu’en 1985, année où un certain Tahar Saïhi, à  l’époque cadre à l’ONTT, l’informe que Adel Boussarsar cherchait un homme de terrain pour l’exploitation de sa nouvelle agence Tunisie Voyages en partenariat avec la TUI. Il y restera jusqu’à sa retraite en 2013.

28 ans dans la même agence

Chez Tunisie Voyages, en tant que responsable technique et commercial, il assistera Adel Boussarsar face aux multiples défis auxquels ils feront face 28 années durant. « Nous avons bâti Tunisie Voyages sur des bases solides, avec de vraies valeurs de respect et de professionnalisme pour en faire une institution ». Et même dans les moments difficiles, Abdelhak Ben Laater souligne avoir toujours « cherché l’équilibre entre les T.O et les hôtels sans jamais défavoriser l’une ou l’autre des parties ». De son patron, Adel Boussarsar, il déclare : « ce qui est bien, c’est qu’il délègue les responsabilités et vous accorde la pleine confiance même pour les contrats et les tarifs. C’est un fardeau, il faut être à  la hauteur de cette confiance ».

En 28 ans de boîte, il aura également traversé bien des crises et nombre d’épreuves. « En 2001, se souvient-il, nous avions de bonnes prévisions en groupes spéciaux, mais tout a été annulé après le 11 septembre, provoquant un manque à gagner de 4 MD ». Mais ce qui l’a certainement le plus marqué, c’est aussi et avant tout « l’affaire de la Ghriba », sous-entendu l’attentat de Djerba en 2002. « C’était notre bus, notre guide, nos clients qui sont décédés » se souvient-il en soupirant. Des mauvais souvenirs, il y en a eu d’autres. Certes moins graves humainement mais douloureux sur le plan professionnel. « En 1996, nous étions sur le dossier Senior Reisen (16.000 clients autrichiens). Alors que nous avions préparé tous les détails, nous avons été trahis par notre interlocuteur qui a changé d’agence et basculé vers Ulysse Tour qui avait proposé un tarif 50% moins cher que le nôtre ! ».

Heureusement aussi qu’en 28 ans chez Tunisie Voyages, Abdelhak Ben Laater conserve de bons souvenirs. Et quand il en parle, son visage s’illumine. « Le meilleur souvenir professionnel que je garde est celui de l’organisation du congrès de la DRV (association des T.O et agences de voyages allemandes) qui s’est tenu en Tunisie en 1986. Nous l’avions co-organisé avec nos collègues de l’agence TTS, ce qui dénotait d’une grande solidarité entre nous ». Il y eut encore d’autres bons souvenirs telle que l’opération Oriflamme (congrès de cosmétique russe) avec 2000 personnes en 2003 qui s’était déroulé à Diar El Médina à Yasmine Hammamet alors que son infrastructure n’était pas totalement prête et que la météo avait été très défavorable.

L’avenir après le passé

Après le passage de Tunisie Voyages dans le giron du groupe TUI et le départ de son fondateur Adel Boussarsar, mais aussi de son directeur général, Mohamed Ali Chograni, Abdelhak Ben Laater était l’un des derniers pionniers de l’agence encore en poste. Non sans nostalgie, il se souvient d’une époque où « l’agence de voyages était un passage incontournable pour les T.O. Maintenant, tout est verticalisé et le rôle de l’agence de voyages réceptive est limité » déplore-t-il. « Avant, le choix de l’hôtel se faisait en consultation avec l’agence réceptive » s’indigne Ben Laater.

Et quand on lui demande comment il voit son avenir, il répond : « à  60 ans, je respire le tourisme, et le consulting est une manière de rester dans le secteur, mais pas avec n’importe qui. Ce que j’ai comme expérience, je voudrais, si je le peux, le mettre en valeur dans le réceptif ».

Hédi HAMDI
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