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Les T.O français s’engagent à  ne pas brader la Tunisie mais exigent que tous les marchés en fassent autant

Les T.O français s’engagent à  ne pas brader la Tunisie mais exigent que tous les marchés en fassent autant

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Rarement on a vu réunis en Tunisie autant de patrons de tour-opérateurs français au même moment et au même endroit pour parler spécifiquement de la destination. Les 8 et 9 février, une douzaine de voyagistes ont fait le déplacement pour rencontrer les responsables de l’administration du Tourisme et les présidents des deux principales fédérations professionnelles, FTH et FTAV, pour se pencher sur les perspectives de relance de la Tunisie touristique au départ de la France après la révolution. « Ils sont venus nous voir de leur propre initiative pour nous témoigner leur soutien et leur amitié » a déclaré Mehdi Houas, ministre du Commerce et du Tourisme, qui a parlé d’une « initiative spontanée qui a pris de court le ministère ». Il est cependant évident que si les voyagistes français ont fait le choix de venir sur le terrain voir quelles étaient les réelles possibilités de reprise, c’est parce que leurs affaires pourraient de toute évidence être compromises cette année. Les membres du CETO réalisent annuellement sur la Tunisie 900.000 clients dont 600.000 forfaits vacances et 300.000 vols secs.

Malgré l’absence de plusieurs gros acteurs du secteur (à  cause de leur non appartenance au CETO et au SNAV), tout le monde a affiché sa volonté de redémarrer le tourisme au plus vite et à  la levée du couvre-feu. « La priorité des priorités, c’est de sauver notre saison touristique certes cet été mais également au printemps » a dit Mehdi Houas qui s’est voulu rassurant sans toutefois être très explicite sur la nature des actions qui ont été décidées dans ce sens : «nous avons anticipé sur plusieurs actions et leviers à  enclencher les uns après les autres ou en parallèle. Le levier de la promotion sera actionné aussitôt que la levée du couvre-feu sera officiellement annoncée car cela ne sert à  rien d’aller faire de la promotion si l’aspect sécuritaire n’est pas garanti au client final. Nous allons travailler afin de combler un retard important avec Internet. Nous allons travailler avec les responsables des agences de voyages et groupes hôteliers en Tunisie sur le plan financier pour essayer de les aider dans cette passe difficile. Et nous allons tout de suite associer le transport » a-t-il dit.

DECLARATIONS DES T.O FRANà‡AIS :

René-Marc Chikly, président du CETO (Cercle des tour-opérateurs):

« Dans le plan d’action, il faudra faire venir un maximum d’agents de voyages pour montrer la destination car nous sommes en pleine période de décision sur les voyages de printemps et de l’été. Il faut qu’on aille très vite pour ne pas que la prescription aille ailleurs en matière de voyages. Nous voulons garder un maximum de clients sur la destination et leur montrer qu’il n’y a aucun problème pour les touristes. Nous prenons des engagements plutôt de type aérien, il ne faudrait pas que le marché français ne brade pas du tout et que d’autres marchés soient bradés».

Georges Colson, président du SNAV (Syndicat national des agences de voyages):

« Demain, la bataille sera une bataille de reprise mais sera aussi une bataille concurrentielle. La Tunisie est dans un monde extrêmement concurrent. Je sais que des hôtels vides, c’est une catastrophe, mais je m’adresse à  tous les fournisseurs : faites en sorte de ne pas jouer au coquin qui veut encore faire un peu de trésorerie et qui va, encore une fois, baisser ses prix. On ne brade pas la Tunisie, on ne brade pas un pays, on ne brade pas des métiers hôteliers qui sont des métiers nobles.
Ce qu’on attend de vous, c’est encore une amélioration des services, encore plus de sourire (même si, chez vous, il est naturel), encore plus de disponibilité, de réactivité. Il faut que ce soit pour vous un triomphe humain et montrer que vous avez changé. Profiter de cette accalmie pour mieux préparer ce qui devrait être une Tunisie de qualité, sans reproche pour les semaines à  venir. »

Denis Wathier, président de Thomas Cook France :

« Nous avons tous souligné l’importance de ne pas brader la destination et bien évidemment, nous nous y engageons. Il y a seulement des sondages en France qui sont préoccupants et qui disent que plus de 50% des Français n’envisagent pas forcément de venir cet été en Tunisie. Il va falloir lutter contre cela par des actions de communication pour inverser la tendance. Néanmoins, il faudra des actions de prix à  court-terme uniquement. Des aides au charter seraient très utiles si l’absence de demande se faisait sentir. Il faut également redonner confiance au marché et montrer que la destination est sécurisée et que l’on peut partir en vacances en toute confiance dès ce printemps. »

Lionel Guérin, président de la FNAM (Fédération nationale de l’aviation marchande) et PDG de la compagnie aérienne Transavia :

« Au cours de cette dernière période, les compagnies aériennes, que ce soit françaises ou tunisiennes, ont continué à  exploiter de façon ininterrompue les destinations de Djerba et Monastir avec des clients français mais pas forcément touristiques. Nous avons maintenu les programmes avec des volumes importants pour montrer l’exemple. Les actions de communication que vous allez lancer sont très importantes pour nous et nous vous accompagnerons puisque nous avons un programme de communication très ambitieux à  partir du mois de mars pour relancer les mois d’avril, mai, juin et juillet. »

Antoine Cachin, président du directoire de FRAM :

« Après les actions de relance et avoir montré que la situation est parfaitement sécurisée, le problème est de montrer aux donneurs d’ordre, que sont les agences de voyages, de rediriger les clients vers la Tunisie. Il faut les ramener en masse en Tunisie avec des actions particulières. Le plus compliqué dans la reprise, c’est qu’elle est progressive. Les chaînes charters sont beaucoup plus complexes à  gérer. »

Florian Vighier, directeur général du groupe Marmara :

« Pendant le mois qui vient de s’écouler, nous devions remplir quasiment la moitié de nos avions sur le mois de mars et au-delà , donc nous partons avec 50% de retard. Sur la Tunisie, la particularité, c’est que l’essentiel du plan de vols est opéré par des compagnies tunisiennes, Nouvelair et Tunisair, donc je sais qu’on va pouvoir trouver ensemble des solutions de flexibilité pour aider à  avoir des plans de vols aussi importants que ceux que nous avions prévus. »

Patrice Caradec, président de Transat France (Look Voyages, Amplitude) :

« Nous allons très vite ramener des agences de voyages en Tunisie. J’insiste que notre cible, c’est aussi le consommateur final qui est très compliqué à  cerner et on doit faire preuve d’intelligence et il faut faire repartir la destination à  la fin de la semaine. Il faut que toutes les compagnies aériennes soutiennent par des capacités des départs et pas seulement de Paris mais également de la province.
C’est ce qui fera le succès de la Tunisie, avec cette proximité et cette accessibilité et vous pouvez compter sur nous. »

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