hammamet-laico-hotel
Fil info

Yasmine Hammamet : imbroglio à l’hôtel Laico

Yasmine Hammamet : imbroglio à l’hôtel Laico

hammamet-laico-hotel
Partager sur :
[iSpeechWebReader textID="gl-post-single"]

Durant cette période de vacances scolaires, l’hôtel Laico Hammamet prévoyait 550 à  600 clients par jour en moyenne ; des touristes mais aussi une importante clientèle locale et des amicales comme c’est souvent le cas à  pareille époque de l’année.

Après deux mois de disette (janvier et février), les caisses de l’hôtel Laico à Yasmine Hammamet avaient grandement besoin d’être renflouées. Mais c’était, semble-t-il, sans compter sur le syndicat de base qui a choisi précisément les vacances du printemps pour décréter une grève générale des employés jusqu’au 27 mars inclus au prétexte que la direction de l’hôtel entravait l’action syndicale, l’accusant de surcroît de mauvaise gestion financière et même de mauvaise approche commerciale.

Il se trouve cependant que les 200 employés du Laico Hammamet (120 titulaires et 80 contractuels actuellement) n’ont pas tous adhéré au mouvement de grève. Mal leur en a pris puisqu’ils ont finalement tous été obligés de cesser leur travail, par la violence dans certains cas, comme l’attestent des séquences vidéos prises par des caméras de surveillance de l’hôtel que Destination Tunisie a pu visionner en partie. Même les fournisseurs de l’hôtel se sont vu refuser l’accès par les grévistes. Conséquence : tous les clients délogés vers d’autres hôtels de la zone et un manque à  gagner estimé à  800.000 DT pour la société propriétaire.

Une décision radicale de la direction

La direction centrale du groupe Laico n’a semble-t-il pas apprécié ce comportement de la part de ses employés, d’autant plus que plusieurs réunions de conciliation avaient été organisées préalablement, mais sans résultat. Abasourdie par les revendications jugées «farfelues» du syndicat, le management de la chaîne a tout bonnement décidé de faire jouer l’Article 376 du Code du Travail qui stipule que la direction est en droit de prononcer un lock-out. Autrement dit, à  la fin de la grève des employés, c’est la direction qui refusera la reprise des activités et ce pour une période de 3 mois comprise entre le 28 mars et le 25 juin 2014 ! Dans un courrier adressé aux autorités régionales et nationales, la direction de l’hôtel Laico souligne «l’ingérence du syndicat dans les affaires internes de l’administration de l’hôtel» et «l’utilisation exagérée et disproportionnée du droit de grève par les employés». Durant cette période, les salaires ne seront plus versés.

«Ce lock-out peut être levé à  tout moment» souligne cependant un haut responsable du groupe Laico au siège de Tunis. «Mais à  condition que le syndicat signe clairement son intention de cesser ses demandes injustifiées». La direction générale tient à  indiquer –à  toute fin utile- que les employés ont tous perçu non seulement leurs salaires dans les temps mais ont également reçu leurs primes de rendement et même des avances sur salaires. Cette décision de fermeture administrative est donc de toute évidence le signe d’un ras-le-bol du groupe Laico qui, rappelons-le, est une chaîne hôtelière à  capitaux publics libyens et compte 11 établissements en Afrique (2200 chambres sous les enseignes Laico ou Ledger) dont 2 en Tunisie (en l’occurrence à  Yasmine Hammamet et à  Djerba).

L’affaire du Laico Hammamet est d’autant plus embarrassante qu’elle touche à  l’image d’un secteur qui a pourtant besoin d’investissements et notamment étrangers. Chez Laico, on rappelle à  qui veut bien l’entendre que depuis 3 ans, les 217 salariés de l’ex-Abou Nawas Tunis qu’elle a racheté perçoivent toujours leurs salaires sans travailler (puisque l’établissement est en travaux de rénovation), ce qui revient à  4 MD de masse salariale par an.

H.H
Partager sur :
 
 
  



ARTICLES ASSOCIÉS

About the author

Relative Posts

Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.