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Quand la pagaille à Paris Orly se répercute sur Tunisair, RAM, Air Algérie et les autres

Quand la pagaille à Paris Orly se répercute sur Tunisair, RAM, Air Algérie et les autres

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C’est la débandade à l’aéroport parisien de Paris-Orly, et en particulier dans la zone A du Terminal Sud dédiée aux vols en partance notamment pour le Maghreb sur les compagnies Tunisair, Royal Air Maroc et Air Algérie en cette période de l’année caractérisée par les grands départs en vacances.

Des encombrements monstres de passagers, déjà signalés depuis le mois de juin dernier, ont certainement atteint leur paroxysme hier avec des temps d’attente de 2h00 entre l’entrée dans l’espace sous-douane et l’arrivée au contrôle de sûreté, puis encore au moins 1h00 au contrôle de police, soit 3h00 au minimum de queue (sans compter la phase d’enregistrement des bagages au préalable).

Conséquences pour les compagnies aériennes tout d’abord qui se sont retrouvées acculées à retarder leurs vols pour ne pas laisser en rade leurs clients avec toutes les conséquences que cela provoque dans la gestion de leur flotte.

Dans le hall départ de l’aéroport d’Orly Sud: des milliers de passagers font la queue pour entrer dans la zone sous-douane. Sans se douter que ce qui les attend à l’intérieur est encore pire. ©Destination Tunisie

Conséquences ensuite pour les passagers, femmes et enfants, jeunes ou vieillards, bien portants ou indigents, qui se retrouvent dans une situation rarement vue dans un aéroport d’un pays occidental. Car ce qui se passe actuellement à Orly est comparable à une atteinte à la dignité des personnes même si elle n’est que temporaire. Dans les queues, les commentaires des passagers furieux étaient sans appel: « on n’a jamais vu cela même dans des aéroports africains de seconde zone » a-t-on entendu dire à multiples reprises. Pour les passagers tunisiens en partance en fin de journée pour Tunis et Djerba, là aussi, les commentaires fusaient: « pire que Bab Saâdoun et Bab Alioua réunis la veille de l’Aïd » a crié un passager dépité.

Il suffit en effet d’imaginer dans quelles conditions les passagers sont obligés d’avancer dans ces labyrinthes de cordons mis en place pour tenter de gérer tant bien que mal ces foules qui demandent ni plus ni moins qu’à prendre l’avion dans des conditions décentes: cris de bébés, jeunes enfants ne tenant plus en place, personnes âgées à la limite de l’effondrement, chaleur suffocante (sans eau car tout le monde sait que les liquides sont interdits au passage de sécurité), sans parler du ton qui monte entre des passagers exténués qui tentent de passer en force et ceux qui paniquent à l’idée de rater leur avion.

Des défaillances graves

Interrogé sur le nombre limité de postes de contrôle de sûreté opérationnels (plus du tiers fermés), un agent affecté à ce service nous a expliqués que ses collègues et lui avaient reçu des consignes de la part de la police de l’air et des frontières (PAF) de ralentir la cadence dans le nombre de passagers à gérer afin d’éviter un goulot d’étranglement au contrôle des passeports un étage plus bas ! Car en effet, la cause de cette situation réside dans les nouvelles procédures mises en place par les autorités et qui apparaissent de toute évidence comme totalement incohérentes et ahurissantes pour un aéroport de cette taille et de cette nature pourtant habitué à gérer des départs et des arrivées de vols hors Schengen.

Arrivés au contrôle de police, les passagers ont dû attendre 1 heure le 7 juillet à Orly.

Plus grave encore, il nous a été donné de constater au départ des vols de la fin de journée du 7 juillet que face à ces marées humaines mal gérées, aucun contrôle de sécurité des bagages ni des cartes d’embarquement n’avait été effectué avant d’arriver au contrôle de sûreté. En d’autres termes, une personne mal intentionnée n’aurait eu aucun mal à entrer avec la foule en l’absence de tout contrôle préalable et ce jusqu’à la limite des premiers portiques.

Tous concernés

Outre les transporteurs nationaux des pays du Maghreb, Transavia et Aigle Azur payent également les pots cassés de cette situation. Vers les Antilles, une compagnie comme Air Caraïbes, très présente à Orly, s’est officiellement plainte d’avoir cumulé 320 heures de retard pour ses vols internationaux. Son PDG en a appelé directement au ministre de l’Intérieur français comme l’a rapporté le journal français Les Echos. Pour Tunisair, nous croyons savoir également que la compagnie a officiellement écrit aux autorités françaises concernant la situation.

L’affaire ne fait cependant pas les gros titres des principaux médias français. « C’est un problème qui concerne les Maghrébins de France, qui s’en soucie réellement ? » s’est indigné un passager dans un mélange de français et d’algérien. « Si un métro accuse 10 minutes de retard, vous aurez les caméras de toutes les TV qui viendront » s’est-il encore écrié, provoquant des rires dans cette foule pourtant au bord de la crise de nerf.

Quelques médias français cependant ont relaté l’affaire. Le magazine Challenge a traité le sujet avec beaucoup de parcimonie. Plus percutant, le site du magazine Le Point n’a pas hésité à parler d’un « scandale ». Le journal Le Figaro parle également d’un « aéroport engorgé » en se référant au communiqué émanant du patron de la compagnie Air Caraïbes. C’est quand ce dernier a haussé le ton que son message a été relayé. Autant donc dire que si les autres compagnies opérant sur l’aéroport ne frappent pas elles aussi du poing sur la table, la situation pourrait encore s’éterniser.

Hédi HAMDI

L’affiche qui donne à rire: placardée sur les murs de l’aéroport, elle annonce la fin des travaux pour mai.

 

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