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Tunisair: le premier vol en provenance de Moscou plein à 100%, mais le reste ?

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Le premier vol Tunisair au départ du terminal C de l’aéroport Moscou-Sheremetyevo (photo) a décollé ce matin (7h20 heure locale ce 26 juin) à destination d’Enfidha avec 161 passagers à bord, soit un taux de remplissage de 100%, pour le compte d’un tour-opérateur d’origine tunisienne (Grand Express et Express Tour de Hatem Amami) qui a pris une chaîne charter bihebdomadaire jusqu’au mois d’octobre.

Hier, la compagnie nationale annonçait dans un communiqué la reprise de ses vols sur Moscou sans préciser qu’il ne s’agissait pas d’une desserte régulière au départ de Tunis comme elle l’avait préalablement laissé entendre mais d’un vol charter opéré les dimanches vers Enfidha et jeudis vers Monastir (TU 268/269) en Airbus A.320.

L’ouverture d’un vol régulier avait été jugée par la compagnie trop risqué sur le plan commercial, surtout après une absence de deux ans sur ce marché. Il a fallu donc qu’un T.O tunisien implanté en Russie (encore un !) s’engage en faveur de la destination tunisienne et assume le risque commercial à lui tout seul pour y acheminer des touristes. Pour la petite histoire, ce même Hatem Amami affrète actuellement 12 vols hebdomadaires sur la Tunisie exclusivement avec le pavillon tunisien (10 vols avec Nouvelair et 2 avec Tunisair).

Autre destination à redémarrer également en charter à compter du 7 juillet, Erbil au Kurdistan irakien. On se souvient que la compagnie avait cessé l’exploitation de la ligne quelques semaines seulement après son démarrage en juin 2014. Cette fois, c’est un tour-opérateur kurde, Fly Miran, qui s’était déjà démené comme un beau diable à l’époque pour garder le vol, qui a finalement pris l’engagement de louer des avions auprès de la compagnie publique tunisienne pour assurer le transport de touristes irakiens vers la Tunisie en partenariat avec une agence de voyages de Hammamet (Open Tunisia). Preuve si besoin est que le marché irakien dispose d’un potentiel non négligeable.

Montréal, en attendant l’hiver

Après les fastes de l’ouverture de sa nouvelle ligne sur Montréal, Tunisair plane sur son petit nuage. « Le vol est plein tout le mois de juillet » se plaisait à déclarer un responsable de la compagnie aux médias il y a quelques jours. En pleine saison été, le contraire aurait été gravissime. Il est évident que les Tunisiens résidents dans ce pays et les quelques petits engagements contractés avec les tour-opérateurs canadiens pour la haute saison permettent pour le moment d’assurer la rentabilité de la ligne.

Mais le plus dur est certainement à venir. Car passé le pic de voyages des Tunisiens résidents au Canada, la compagnie aura-t-elle les moyens de maintenir à compter de l’hiver deux fréquences par semaine entre Tunis et Montréal en assurant un coefficient de remplissage minimal pour assurer la survie de la ligne ?

Reste à savoir si les professionnels du tourisme et autres responsables qui étaient invités sur le vol inaugural ont fait des affaires lors de leur virée à Montréal ou se sont contentés d’y faire du shopping ? Un échec de la ligne Tunis-Montréal ferait sans aucun doute beaucoup de tort à la compagnie (en termes financiers mais aussi en termes d’image) et donnerait surtout raison à un ancien opérateur privé très décrié qui avait tenté l’expérience par le passé avant de se résigner à mettre la clé sous la porte (lire pour se rafraîchir la mémoire).

Sur l’Afrique, Tunisair continue de miser beaucoup sur le potentiel de dévéloppement que pourraient lui apporter de nouvelles routes aériennes. C’est ainsi qu’elle annonce l’ouverture d’une nouvelle ligne sur Niamey à compter du 6 juillet. Là encore, il ne s’agira pas d’un vol direct mais d’un vol en continuation avec escale préalable à Abidjan et Ouagadougou (par alternance). Autant donc dire que Tunisair réinvente le concept d’omnibus dans l’aérien.

Concernant sa desserte de Khartoum, la compagnie a cessé toute communication à ce sujet. Et pourtant, l’ouverture d’une desserte sur le Soudan en novembre dernier avait été annoncée en grandes pompes. Depuis, c’est silence radio.

Du côté des marchés classiques, et notamment au départ de l’Italie, c’est aussi l’inquiétude chez les professionnels en dépit des fréquences régulières mises en place par le transporteur public. « En l’absence de charter, le marché ne reprendra jamais » clame par exemple Selim Msallem, opérateur touristique agissant sur le marché italien à Djerba et Kélibia notamment.

Chez Tunisair, partant du constat que la demande est insuffisante, on ne s’engage pas à prendre des risques, surtout par les temps qui courent, mais l’on se dit prêt à réagir au quart de tour dès qu’une demande concrète se manifestera. Ce qui relance l’éternel débat de la poule et de l’œuf sur un marché réputé last minute par excellence : faut-il programmer des vols en espérant les voir se remplir ou attendre qu’il y ait suffisamment de demande pour mettre en place des avions ?

Hédi HAMDI

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