Humeurs

Tourisme et voyage : le temps des chamailleries

Tourisme et voyage : le temps des chamailleries

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On ne peut pas dire que la semaine qui s’achève ait été calme. Dans le tourisme au sens large, comme à  l’image du pays tout entier, elle a été particulièrement mouvementée. Et malheureusement, les semaines à  venir s’annoncent encore plus tumultueuses.

Petites scènes du quotidien

Mardi dernier, je me présente à  l’aéroport Tunis-Carthage à  l’enregistrement du premier vol du matin pour Paris. L’un des préposés au comptoir fait la gueule à  ses collègues et refuse de prendre son poste. Le grand dadet fait les cents pas dans le couloir, fusillant du regard les passagers observant son manège ridicule, tandis que ses confrères ne peuvent cacher leur gêne face à  son comportement d’adolescent en crise. Conséquence : un comptoir de moins, donc une immense queue qui se forme. Et personne n’osant lui faire des remontrances. Le cas typique de l’employé titularisé qui joue aujourd’hui à  l’enfant gâté.

7h00 du matin. Salon privilège. Les viennoiseries arrivent… sur un chariot à  bagages au raz du sol, de la même manière que l’épicier de mon quartier ramène ses pains au chocolat qu’il expose sur son comptoir. Bravo pour les conditions d’hygiène dans un tel lieu messieurs !

Le flux de départs matinaux est à  son maximum et pourtant, aucun journal ni magazine n’est encore disponible. Personne n’ose réclamer au personnel de service (moi le premier), de peur de se faire remonter les bretelles. Il n’y a qu’à  voir son regard dédaigneux pour comprendre qu’il ne fait que peu de cas des passagers présents. Mauvais quart d’heure à  passer.

Salle d’embarquement, le message m’interpelle : « nous regrettons de ne pas pouvoir offrir sur ce vol les prestations habituelles et nous nous en excusons auprès de nos passagers ». De quelles prestations s’agit-il ? Je vais le savoir très vite. A bord, on nous informe que « suite à  un mouvement social au sol, on ne pourra pas offrir les prestations habituelles » annonce l’hôtesse d’Air France. Décryptage : le prestataire Tunisie Catering étant en grève, on ne peut pas servir de collation à  bord. Personnellement, c’est le dernier de mes soucis. Encore heureux de pouvoir partir à  l’heure et d’être à  ma réunion à  Paris. Mais l’ensemble de ces indices témoigne encore de la tension sociale qui ne retombe pas au sein du groupe Tunisair.

Les agences en rangs dispersés

Au-delà  de ces petites chamailleries, d’autres, plus préoccupantes, ont également marqué le paysage touristique de la semaine écoulée et vont certainement continuer d’alimenter la polémique. Tout d’abord dans le secteur des agences de voyages. La campagne électorale au sein de la FTAV (Fédération tunisienne des agences de voyages) a certes été démocratique, mais n’a pas manqué de piment… et de coups bas, pour s’achever à  la manière d’un pétard mouillé : le report de la date initialement fixée pour le choix de la future liste qui présidera aux destinées de la corporation. Mais le plus regrettable dans l’affaire, c’est que les forces vives du secteur se sont scindées en deux clans opposés. A l’heure où la profession a besoin d’être plus solidaire que jamais, à  l’heure où elle a besoin de montrer à  l’administration de tutelle qu’elle constitue une force soudée et fédérée autour d’un même idéal, les agences s’affichent en rangs dispersés. Soit exactement le contraire de l’image qu’elles devraient donner d’elles. Certes, l’élection d’un bureau de la FTAV doit se faire de manière démocratique, mais les professionnels, envers et contre tout, se doivent de préserver l’unité de la corporation. Les deux listes en compétition devraient s’engager sur un gentlemen’s agreement : quelque soit l’issue de l’élection, la liste gagnante devra laisser la porte ouverte à  la liste perdante et vice-versa. Car passés le temps des élections et des chamailleries autour d’un siège, il faudra regarder l’avenir : la crise qui semble partie pour devenir la plus longue qu’est jamais connu le tourisme tunisien, mais également les mutations du secteur qui mettent en péril l’existence même de la profession d’agent de voyages. Alors messieurs dames, accordez vite vos violons et remettez vous au travail car le tourisme tunisien a besoin de vous et vous avez besoin du tourisme tunisien.

La polémique à  venir

Nous allons longtemps, très longtemps, tergiverser sur la teneur de la nouvelle campagne publicitaire de l’ONTT sur le marché français. On aime ou on déteste, on apprécie ou on dénigre, les slogans décalés ont déjà  eu le mérite d’être approuvés. Signe que ceux qui l’ont acceptée ne sont pas dénués d’humour au fond d’eux-mêmes. Signe que la situation exceptionnelle a réussi à  décoincer les esprits figés d’hier. Mais malheureusement, couvre-feu et tourisme ne font pas bon ménage. Tout débat risque donc d’être stérile tant que le feu de la Révolution n’est pas encore retombé.

H.H
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