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Quel penchant pour les agences de voyages: le « Bleu » ou le « Vert » ?

Quel penchant pour les agences de voyages: le « Bleu » ou le « Vert » ?

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L’élection d’un nouveau bureau pour la FTAV sera-t-il possible ce samedi 7 mai ? C’est la grande question qui préoccupe actuellement la communauté des agences de voyages. Les derniers soubresauts (lire) ne semblent pourtant pas avoir affecté le moral des troupes en présence, les deux listes candidates (voir leur composition) poursuivant leur campagne sans modifier leurs plans initiaux.

Hier matin, la liste « Bleue » a commencé par donner une conférence de presse pour présenter son programme. Premier à  prendre la parole, Tahar Saïhi, président sortant, a précisé d’emblée qu’il n’était pas candidat à  sa propre succession mais qu’il avait accepté de figurer sur cette liste soulignant « faire la différence entre son statut de président de la FTAV et celui de membre de la liste ». M. Saïhi a évoqué face aux journalistes présents l’importance que revêt le secteur en Tunisie qui emploie 10.000 personnes directement. Il a cependant tiré la sonnette d’alarme concernant la situation actuelle marquée par une grave crise qui met en péril la pérennité de nombreuses agences (et donc les emplois) et notamment celles n’ayant pas une assise financière solide. Il a également déclaré que les mesures d’accompagnement que le gouvernement s’apprête à  annoncer en faveur des agences de voyages sont insuffisantes. Les thèmes de la Omra et du Haj ainsi que du tourisme local ont été longuement abordés par l’intervenant qui a annoncé les ambitions de la liste des « Bleus » qui préconise la libéralisation du Haj au profit des agences de voyages à  hauteur de 30% du volume actuel. « Les prix seront différents, la concurrence plus saine et les services meilleurs à  l’avantage du pèlerin tunisien ». Concernant la SNR, qui détenait le monopole de cette activité avant la Révolution, Tahar Saïhi s’est prononcé en faveur de son maintien. « Son existence ne nous dérange pas et c’est à  l’Etat de décider de son sort ».

En second lieu, M. Saïhi a abordé quelques problèmes qu’il a qualifiés de techniques, à  savoir la question des cautions, des relations avec le BSP, Amadeus, etc. Il a par ailleurs révélé que le ministère du Transport de l’ancien régime avait énormément freiné le secteur des agences.

Puis ce fut au tour de Mohamed Ali Toumi, tête de liste des « Bleus », de monter au créneau et de rappeler à  qui voulait bien l’entendre qu’un groupe de jeunes agents de voyages dont il fait partie s’est mobilisé dès le 20 janvier pour demander des changements au sein du bureau directeur sachant que certaines personnes y sont membres depuis 18 ans. « Nous voulons que dans les nouveaux statuts, le bureau ne puisse pas rester plus d’un ou deux mandats et laisser la place aux autres ». M. Toumi a par ailleurs expliqué le mode de scrutin choisi, à  savoir le scrutin de liste, par opposition au scrutin individuel qui a toujours été de mise par le passé. « Le scrutin de liste permet de partager les mêmes idées et un même programme ». Evoquant la présence de Tahar Saïhi dans cette liste, M. Toumi a été catégorique : « nous l’avons appelé pour ses compétences et il ne sera pas président ! ».

Enumérant les grandes lignes du programme de travail de sa liste, il a proposé notamment l’idée de créer une banque du tourisme avec une participation capitalistique des professionnels du secteur, lesquels pourraient bénéficier en retour de taux préférentiels.

Prenant la parole, Amor Dehissy, membre de la même liste, a reconnu que les programmes entre les deux listes « bleues » et « vertes » étaient sensiblement les mêmes, s’agissant de problèmes connus et identiques à  toute la profession. « Nous avons un esprit fédérateur et avons l’assurance d’une cohésion, comme dans une équipe de foot » a-t-il déclaré.

En fin de journée, c’était au tour de la liste « Verte » de tenir une réunion en présence de quelques journalistes. En l’absence de tête de liste, c’est Radhi Bousaâda, l’un des conseillers du groupe, qui a mené les débats et défendu les couleurs du groupement. « J’ai accepté d’accompagner cette liste en tant que conseillers avec Si Fathi Ellouze parce que ce sont des gens qui ont une vision que je partage » a-t-il annoncé.

Principaux messages : « rompre totalement avec le passé et avec ceux qui sont impliqués dans l’ancien régime », « repositionner d’urgence le rôle de la FTAV dans les choix politiques du secteur et auprès de la tutelle » et « limiter à  2 le nombre de mandats quel que soit le membre du bureau ». De même, cette liste s’engage à  ce qu’il n’y ait plus de bureau directorial qui prenne les décisions unilatéralement mais qui décide avec toutes les agences de voyages. M. Boussaâda a indiqué que dans le cadre de la campagne, des tournées ont été faites dans les régions, à  Hammamet, Sousse et Djerba en respectant la représentativité, et avoir perçu « un support palpable de la part des agences de l’intérieur ».

Présentant le programme électoral de la liste, l’intervenant a estimé que le sentiment qui prévaut est que la fédération a été faible, « sans dénigrer ce qui a été fait auparavant » a-t-il souligné. Il a également déclaré : « nous ne venons pas juste pour parler, nous venons avec des documents. A l’avenir, vous pourrez nous demander des comptes puisque nous avons dit ‘’nous nous engageons » ».

Sur le très court-terme, et concernant la conjoncture délicate que traverse le secteur, Radhi Boussaâda a indiqué que « la vision était de voir avec [nos amis] hôteliers comment sauver la situation avec le marché local et le marché algérien ».

Parmi les défis également énumérés, la liste « Verte » aura dans sa ligne de mire « les sociétés de services et les agences d’événementiels qui n’ont pas d’assurance, pas de caution à  bloquer et qui ont de meilleurs tarifs que les agences légales. Au programme également, un rapport d’activité tous les 6 mois pour « cesser la mauvaise habitude de se voir une fois par an ».

Et M. Boussaâda de s’exclamer : « je suis sûr que nous allons gagner ces élections et que nous allons changer cette atmosphère crispée ».

En attendant la justice

La tenue du scrutin restait, 48h avant son déroulement, suspendue à  une décision de justice. Celle-ci a en effet été saisie par Ahmed Bettaïeb, à  la fois membre du bureau sortant de la FTAV et président de la Fédération régionale du Cap Bon, lequel est également partie-prenante de la liste « Verte ». Celui-ci a expliqué sa démarche par sa volonté de faire respecter la loi. Selon lui, le passage de l’AGO à  l’AGE le 26 mars dernier n’était pas conforme au statut de la fédération, le quorum n’ayant pas été atteint puisque l’on a dénombré que 137 présents alors que le quorum nécessaire est de 274 agences. « Je suis dans cette liste pour faire face aux actes du bureau actuel (…) et il faut que la majorité des agences décident » a-t-il expliqué pour justifier de l’action menée. « Légalement, nous pouvons tenir notre réunion ce samedi car nous sommes sûrs d’obtenir le quorum ».

Si la grève des magistrats est levée, le jugement devrait être rendu au plus tard vendredi avant 13h00. Rien n’est donc encore acquis.

H.H
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