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Mohamed Lassaâd Mrabet, PDG de l’OACA : “nous allons doubler la capacité de Tunis-Carthage”

Mohamed Lassaâd Mrabet, PDG de l’OACA : “nous allons doubler la capacité de Tunis-Carthage”

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L’Office de l’Aviation Civile et des Aéroports (OACA) a sous sa coupe 7 des 9 aéroports tunisiens et emploie 4200 personnes, y compris pour la gestion et le contrôle du trafic aérien. Sous le feu des critiques ces dernières années, l’aéroport Tunis-Carthage veut se refaire une santé.

On a constaté ces derniers temps quelques petites améliorations au niveau de l’aéroport Tunis-Carthage, comme par exemple la suppression des barrières en bois au niveau des départs et des arrivées. Quel est votre programme de travail actuellement ?

Les améliorations que nous avons réalisées au niveau de l’aéroport Tunis-Carthage entrent dans le cadre du programme de travail gouvernemental en rapport avec le transport aérien. Il y a un ensemble de mesures qui ont été définies pour améliorer le flux des passagers, améliorer les services, outre la lutte contre certains comportements dans l’aérogare.

Pour ce qui concerne les mesures d’amélioration des mouvements des passagers, elles portent sur les banques d’enregistrement qui seront toutes opérationnelles, en plus de l’entretien de tous les équipements destinés au traitement des bagages. Par ailleurs, les guichets au niveau du passage frontière (25 au départ et 23 à l’arrivée) seront également tous fonctionnels et ont été équipés d’ordinateurs. De plus, un 5e point de fouille a été ajouté au niveau départ.

Pour garantir des niveaux de qualité, nous avons entrepris des démarches pour supprimer le tabac et nous avons réussi à l’éradiquer à hauteur de 99% grâce à des contrôles engagés avec les autorités. Nous étions l’un des rares aéroports dans le monde où tout le monde fumait de manière normale. Nous avons également amélioré la propreté. Nous avons supprimé les serpentins et nous allons les remplacer par un système conforme aux normes en vigueur en matière de sûreté et de qualité.

Les autres actions portent sur l’amélioration de l’aspect extérieur de l’aéroport ainsi que son aspect intérieur. Tout le monde a remarqué que nous avons procédé à la peinture de la façade de l’aéroport et amélioré son aspect.

L’aéroport a une capacité de 4,5 millions de passagers qui a été dépassée. En tant qu’exploitant, qu’avez-vous entrepris pour remédier à la situation ?

Bien évidemment, il faut prendre en considération que Tunis-Carthage a 43 ans et que sa capacité d’accueil a été dépassée. C’est pour cette raison que nous avons réalisé un ensemble d’améliorations pour qu’au moins, l’on maintienne un certain niveau dans la qualité des prestations en attendant son extension. Nous avons finalisé les études préliminaires dans ce sens et nous allons nous pencher sur les lots spéciaux. Nous allons procéder à l’agrandissement de l’aérogare car l’extension doit se faire au niveau de sa capacité d’accueil avec ce qui s’en suit, les zones d’enregistrements, les filtres police et les zones de fouille. Ce programme permettra de doubler sa capacité en passagers de 5 millions à 10 millions de passagers avec une amélioration des prestations à la pointe de la technologie, avec un espace VIP, etc. L’extension va se faire en deux étapes. La première va durer entre deux ans et deux ans et demi à partir de la date des débuts des travaux qui permettront de passer à 7,5 millions de passagers. Les travaux pourraient démarrer dans 18 mois, après avoir achevé les études techniques et les appels d’offres. Le budget devrait être de 500 MD et nous sommes en train de voir le mode de financement à travers les banques d’investissements européennes ou autres.

Est-ce que les deux pistes actuelles seront suffisantes pour accompagner l’accroissement de passagers ?

Les deux pistes, depuis un an, font déjà l’objet de rénovation pour un coût total de 60 MD. Elles sont suffisantes pour recevoir jusqu’à 30 millions de passagers.

La question de développer un nouvel aéroport pour décongestionner Tunis-Carthage est-elle encore d’actualité ?

 L’expérience a démontré que pour pouvoir réaliser un nouvel aéroport, l’exécution ne peut se faire qu’après 10 ans. La capacité actuelle de l’aéroport ne permet pas de patienter encore 10 autres années, nous devons raisonner sur le très court-terme. Il faut en tout cas réfléchir à un autre aéroport pour les 20 ou 30 prochaines années, et penser aux questions foncières qui nécessitent beaucoup de temps. Les 2 réflexions peuvent aller de pair : l’extension sur le court-terme et la création d’un nouvel aéroport sur le long-terme.

Il y a quelque temps, vous aviez parlé d’une solution au problème des taxis et de leur attitude à l’égard des voyageurs. Où en êtes-vous avec eux ?

 La solution que nous avons trouvée, c’est de mettre en place des barrières automatiques et ne permettre l’accès aux véhicules que via des cartes électroniques. Nous avons entamé les négociations avec les syndicats des taxis pour définir les procédures de fonctionnement. Nous espérons que cela sera opérationnel rapidement car tout le monde se plaint effectivement des taxis.

Comment se présentent les choses sur les autres aéroports ?

A Djerba, en 2015, nous allons rénover la piste pour une enveloppe de 30 MD et en 2016, la même chose pour la piste de l’aéroport de Tozeur. A Tozeur et Tabarka, malgré la baisse du trafic et même s’ils n’apportent pas de recettes, les investissements sont toujours de mise sur les aéroports, cela fait partie de notre mission, en espérant la reprise du trafic sur les aéroports de l’intérieur.

Propos recueillis par Hédi HAMDI
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