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Les opérateurs tunisiens vont-ils faire le poids face au nouveau géant français du tourisme ?

Les opérateurs tunisiens vont-ils faire le poids face au nouveau géant français du tourisme ?

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La filière touristique tunisienne n’a pas accueilli la nouvelle avec beaucoup d’enthousiasme. Le 22 juillet, le premier voyagiste européen TUI Travel a annoncé la fusion de l’ensemble de ses filiales françaises, à  savoir les voyagistes Nouvelles Frontières et Marmara, outre Tourinter, un spécialiste des voyages à  la carte dans les îles, et Aventuria, un opérateur haut de gamme positionné sur les voyages d’aventures. Avec ce rapprochement, programmé pour fin 2011 ou début 2012, TUI Travel deviendra incontestablement le voyagiste N°1 au départ de l’Hexagone, et bien évidemment sur la Tunisie. Marmara est d’ailleurs jusqu’à  ce jour le premier pourvoyeur de touristes français sur la destination avec précisément 360.733 clients réalisés en 2010, en hausse de 4,7% par rapport à  l’année précédente.

Marmara (23,6 millions d’euros de bénéfice net en 2009-2010) exploite à  ce titre tous les hôtels du complexe Dar Jerba (Dahlia, Narjes, Yasmine, Zahra et l’appart-hôtel El Manara) ainsi que le Hammamet Beach et le Tropicana Monastir sous l’enseigne Club Marmara. Son agence réceptive à  Djerba est STT (détenue à  51% par le groupe Aziz Miled). Au niveau du transport aérien, la compagnie Nouvelair est également le transporteur exclusif de Marmara sur la Tunisie. 

Pour ce qui concerne Nouvelles Frontières (65.945 clients sur la Tunisie en 2010, soit sa meilleure réalisation depuis 2005, son année de référence sur la destination), sa marque hôtelière (Paladien, devenue NF Club en décembre 2010) est également présente, notamment sur le Palm Beach à  Djerba ou encore sur le Hammamet Club avec d’importantes capacités en lits. Son agence réceptive est Hannibal Tour (groupe Adel Boussarsar). Au niveau de l’aérien, le T.O transporte sa clientèle avec plusieurs compagnies aériennes dont notamment Tunisair et la sienne, Corsairfly.

L’objectif affiché de cette fusion est de sauver Nouvelles Frontières qui rencontre de très grosses difficultés financières depuis quelques années (300 millions d’euros de déficit en dix ans). Mais en filigrane, elle permettra sans aucun doute de réaliser des économies d’échelle, de créer des synergies communes et de consolider leur position. Pour nombre d’observateurs du secteur, la création de ce nouvel ensemble (qui pèse déjà  1,8 milliard d’euros de chiffre d’affaires) va sans aucun doute octroyer au groupe un pouvoir de négociation encore plus fort à  même de défavoriser les hôteliers, les agences de voyages réceptives et les compagnies aériennes tunisiennes qui risquent d’être acculées à  vendre à  des prix encore plus bas, sachant déjà  qu’en termes de branding, Marmara et Nouvelles Frontières ont toujours été situées au bas de l’échelle.

Reste maintenant à  savoir ce qui va réellement changer sur le plan partenariats en Tunisie suite à  cette fusion et à  la remise à  plat de toute la stratégie : TUI Travel (qui entend conserver les deux marques NF et Marmara) gardera-t-il ses deux réceptifs ou va-t-il les mettre en concurrence et opter pour le moins disant ? Au niveau de l’aérien, le pavillon tunisien résistera-t-il au forcing tarifaire qui va sans aucun doute être mis en place ? Quel impact y aura-t-il sur les hôtels partenaires suite à  ce rapprochement ? Autant de questions que le tourisme tunisien tout entier est en droit de se poser, sachant que le risque d’un manque à  gagner supplémentaire se profile pour les caisses de l’Etat tunisien face à  cette concentration qui continue chez les principaux pourvoyeurs de touristes sur la destination.

Hédi HAMDI

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