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L’aéroport d’Enfidha fin-prêt en moins de deux ans

L’aéroport d’Enfidha fin-prêt en moins de deux ans

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La Tunisie se dote d’un nouvel aéroport international flambant neuf dans une zone qui s’apprête à  devenir un pôle économique stratégique.

22 mois : c’est le temps qu’il aura fallu à l’entreprise turc TAV pour faire surgir du néant un nouvel aéroport sur la côte centre-est tunisienne. Un record si l’on sait la durée habituellement nécessaire à  la construction d’un projet de cette dimension et répondant à  toutes les normes internationales en la matière. De plus, les travaux se sont déroulés selon les délais impartis malgré la crise internationale et conformément au cahier de charges établi par les autorités tunisiennes.

L’aéroport Enfidha Zine El Abidine Ben Ali sera donc fonctionnel à  partir de novembre 2009 et devrait entrer en exploitation effective probablement dès le printemps 2010 après l’obtention du feu vert des autorités tunisiennes. « Le trafic va commencer avec à  la fois des vols charters et des vols réguliers » a indiqué Haluk Bilgi, PDG de TAV Airports Holding Tunisie au cours d’une récente rencontre avec la presse.

DU REVE A LA REALITE

Le rêve caressé par la Tunisie devient donc réalité. Il aura fallu pour cela des dizaines d’études et des années de réflexion sur la faisabilité du projet pour finalement adopter la formule de la concession. En effet et suite à  un appel d’offres international, c’est le groupe turc TAV qui s’est vu remporter une concession d’exploitation de 40 ans pour les deux aéroports, celui d’Enfidha mais aussi celui de Monastir, premier aéroport tunisien en termes de trafic passagers (essentiellement charter).

TAV aura injecté 550 millions d’euros pour la réalisation de la première phase du projet dont l’aérogare est capable d’accueillir 5 à  7 millions de passagers par an dans sa configuration actuelle. Ensuite et en fonction de l’évolution de la demande et de la conjoncture touristique, des extensions ont déjà  été prévues, lesquelles pourront porter la capacité de l’aéroport à  22 millions de passagers par an à  l’horizon 2017-2018 !

Au niveau architectural, le nouvel aéroport a bénéficié d’un très haut au niveau de design et de modernité. «Cet aéroport est le plus moderne, non seulement en Afrique, mais aussi en Europe du sud», a affirmé le PDG de TAV Tunisie.

L’aéroport devrait employer 5000 personnes. L’entreprise turque a, depuis 2 ans, fait le tour des universités et procédé aux recrutements et la formation des compétences dont elle aura besoin. Seuls quelques experts étrangers seront sur place lors de la phase de démarrage pour assurer l’encadrement nécessaire.

PROGRAMMES AERIENS

Selon le responsable turc, les compagnies aériennes tunisiennes Tunisair, Karthago et Nouvelair seront les premières utilisatrices de l’aéroport, sans pour autant préciser la nature et la fréquence des vols. «Nous avons des vols long-courriers prévus et je suis sûr que nous allons opérer sur le Canada» a ajouté M.Bilgi.

De toute évidence, les compagnies aériennes n’ont pas encore déposé des programmes concrets n’étant pas certaines de l’achèvement des travaux dans les délais. Mais du côté de Tunisair, il semblerait que l’on ait déjà  prévu d’opérer sur l’aéroport par des vols charters dans une première étape. Car l’atout principal d’Enfidha, c’est qu’il va aussi permettre de décongestionner les autres aéroports les plus proches, Tunis-Carthage et Monastir qui ont déjà  atteint leurs capacités maximales.

Par ailleurs, les redevances aéroportuaires étant fixées par décret, elles seront donc les mêmes à  Enfidha que sur les autres aéroports tunisiens.

UNE ZONE EN DEVENIR

La région d’Enfidha est appelée à  devenir un pôle économique de premier ordre. En plus de l’aéroport, il est prévu d’y réaliser un port en eau profonde qui va générer une activité et un trafic importants au niveau affaires dont bénéficiera également l’aéroport. Ceci outre la zone industrielle en cours d’implantation sur sa partie ouest. Sur le plan touristique, Enfidha Zine El Abidine Ben Ali a l’avantage de se situer entre deux des principales zones touristiques tunisiennes, Hammamet au nord et Sousse au sud, à  une demi-heure par la route. De plus, la zone devrait également voir naître une station touristique à  Hergla dans les prochaines années (avec une capacité de plus de 5000 lits).

Au niveau de l’accessibilité, l’aéroport est déjà  relié à  l’autoroute A1 par un nouvel échangeur. Un service de bus va être mis en place dès l’entrée en service de la plate-forme. Par ailleurs, il y aurait même un projet de liaison au réseau ferré qui devrait se faire dans les prochaines années.

Si au niveau du trafic charter, l’aéroport n’aura aucun mal à  être commercialisé, il n’en sera peut-être pas tout à  fait de même au niveau du trafic régulier. Première évidence, pour les compagnies aériennes, le potentiel principal des voyageurs sur les lignes régulières est concentré autour de la capitale (pour preuve, le nombre de vols réguliers internationaux existants au départ de Sfax et Monastir). En second lieu, le projet de réalisation d’un hub à  Tunis-Carthage va consolider son attractivité.

En définitive, Enfidha deviendra très probablement la première porte d’entrée pour le charter en Tunisie et sûrement aussi pour les compagnies à  bas coûts (si celles-ci y trouvent leur compte). Mais les majors, elles, ne quitteront certainement par leur fief traditionnel de sitôt.

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