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Dr Jilani Daboussi s’en est allé sans achever son rêve pour Tabarka

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Il s’est éteint d’une crise cardiaque alors qu’il venait, à peine quelques heures auparavant, d’être libéré de prison après 30 mois de détention. Dr Jilani Daboussi, 67 ans, est mort dans la nuit du 7 au 8 mai 2014.

Au-delà des considérations politiques, des raisons et des conditions de son incarcération dans la Tunisie post-révolutionnaire, sur le plan touristique, il est indéniable que le défunt restera comme l’un des plus fervents défenseurs de la cause touristique de Tabarka, sa région d’origine dont il n’était pas peu fier.

Docteur en médecine mais également titulaire d’une maîtrise en Droit et d’une autre en Sciences économiques, Dr Jilani Daboussi a occupé la fonction de président de la Fédération régionale de l’hôtellerie du Nord-Ouest, outre un poste de maire de la Cité du Corail plusieurs années durant. C’est d’ailleurs durant son mandat d’élu de Tabarka qu’il a ressuscité le Festival de Jazz de la ville et créé d’autres festivals thématiques. Il caressait le rêve de faire construire un théâtre de plein air pour donner à cette manifestation une envergure internationale. Par manque d’argent, seules les fondations auront été bâties sur la colline de la cité avec vue sur mer. Le défunt ne réussit pas à ramasser les fonds nécessaires à la finition de l’ouvrage laissé depuis à l’abandon.

Durant les périodes où avaient lieu les festivals, il communiquait à tout bout de champ sur les plateaux radios et TV, face à la presse nationale et internationale, n’hésitant pas à affirmer haut et fort que SA ville n’avait d’autre alternative que de se spécialiser dans le tourisme festif.

N’en déplaise à ses détracteurs, le défunt était un orateur hors pair, un communicateur percutant, que ce soit en français ou en arabe. Il était également audacieux, à une période où les personnalités publiques avaient un devoir de réserve. A ce propos, il n’hésitait pas à dénoncer le régionalisme dont était victime sa ville et avait le courage d’évoquer déjà l’exclusion régionale et la marginalisation. Ce qui ne plut pas à tout le monde, loin s’en faut.

N’en déplaise à ses ennemis avérés, Dr Jilani Daboussi avait réussi, du temps où il bénéficiait du soutien de l’administration du Tourisme dans l’organisation du Festival de jazz, à faire de Tabarka The place to be où l’on accourait de toute la Tunisie pour venir assister à la manifestation. Et les festivaliers de l’époque n’ont pas oublié qu’il fallait alors se lever tôt pour réussir à retenir une chambre d’hôtel durant les week-ends de festivals.

A ses heures perdues, il était également journaliste et correspondant local, toujours prompt à communiquer sur sa région et sa ville et rendre-compte des événements qui s’y déroulaient ou qui s’y préparaient. Sous le pseudonyme de Hakim Jebali, il écrivait notamment sur les colonnes de L’Hebdo Touristique, journal demeuré plusieurs années durant comme la référence en matière d’information touristique en Tunisie.

L’autre grand rêve de feu Jilani Daboussi, c’était également la construction d’un hôtel de santé pour accueillir des touristes ayant des problèmes sanitaires et nécessitant un accompagnement permanent. Il se proposait justement de leur offrir la possibilité de venir en vacances à Tabarka en leur garantissant une assistance médicale poussée.

Dr Jilani Daboussi s’en est allé sans avoir réalisé ses objectifs. La vague révolutionnaire qui sévit dans le pays a finalement eu raison de lui. Mais passées les ardeurs populistes, il est fort à parier que le défunt sera rétabli dans ses droits. Des hommes sages et raisonnables, notamment à Tabarka, sauront sans aucun doute rendre les honneurs à celui qui s’est tant investi pour sa ville et sa région.

H.H

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