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Gérard Pélisson déballe tout

Gérard Pélisson déballe tout

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Le co-fondateur du groupe Accor prend part au grand déballage qui se déroule actuellement en Tunisie. Gérard Pélisson vient en effet de révéler qu’à  une certaine époque dans le pays, « la situation était devenue intenable ». Dans une interview accordée au site français Lavoixeco publiée le 27 janvier 2011, il raconte les problèmes rencontrés par son groupe ces dernières années. Il déclare avoir « été obligé par exemple de racheter 7 millions d’euros un hôtel pourri qui ne valait strictement rien, pour permettre à  une banque de placer cet argent à  son actif ». S’agit-il de l’hôtel Sahara Palace à  Nefta ? Le site ne le précise pas, sauf qu’on se rappelle que le groupe français avait annoncé à  une certaine époque son désir de l’acquérir pour en faire un Sofitel, mais que la transaction n’avait finalement pas été concrétisée. Entre les faits réels et ce qu’a déclaré Pélisson, il semblerait donc qu’il y ait une grande différence.

« Nous devions travailler avec les grandes banques tunisiennes, très inféodées au système, au pouvoir en place. Clairement, les intérêts d’Accor passaient après celui de nos partenaires, contrairement au Maroc, un pays qui n’est pas sous influence » a encore déclaré le co-fondateur d’Accor à  Lavoixeco. Comme chacun le sait, Accor était partenaire de la BIAT avec des participations croisées dans deux sociétés et l’affichait fièrement.

Dans cette même interview, Gérard Pélisson ne remet pas en cause le projet de son groupe d’ouvrir deux hôtels : « En juin, nous devrions gérer un Ibis et un Novotel pour le tourisme d’affaires dans l’avenue Mohammed-V, leurs Champs-à‰lysées à  Tunis » (sic !).

Si l’on peut se réjouir de cette annonce qui signe la confiance du groupe envers le marché tunisien, on ne peut cependant éviter de se souvenir qu’il y a tout juste un mois, Pélisson avait été reçu en grandes pompes par le ministre du Tourisme du pouvoir déchu, Slim Tlatli. Ensemble, ils avaient affiché une grande complicité et avaient bâti conjointement des « châteaux en Espagne » pour l’avenir.

Reste donc maintenant au groupe Accor de faire également sa révolution en Tunisie à  travers des actions et des investissements concrets afin qu’il ne soit pas accusé d’avoir lui aussi retourné sa veste. Et que Gérard Pélisson, dans un signe fort à  l’égard de la révolution tunisienne, rende la médaille que lui avait remise l’ancien Président Ben Ali il y a quelques années. Cette médaille, aujourd’hui en toc, rejoindrait le musée des horreurs que les Tunisiens vont certainement créer afin de dire aux générations futures : « plus jamais ça ! ».

H.H
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