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Transavia : pourquoi un tel intérêt pour la Tunisie ?

Transavia : pourquoi un tel intérêt pour la Tunisie ?

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En seulement 5 années d’existence sur le marché, Transavia atterrit déjà  sur 4 aéroports tunisiens. La compagnie aérienne française, positionnée régulière mais à  la fois low cost et charter, suscite la curiosité et attise les convoitises de certaines de ses concurrentes historiquement plus anciennes. Transavia est en effet présente sur Monastir, Djerba et Tozeur (environ 6 mois par an) et depuis le 26 juin dernier sur Tunis en vols réguliers depuis Paris-Orly. Quand on sait le nombre de transporteurs qui opèrent sur cet axe, on devine que la concurrence est rude et que la bataille se fait au niveau des prix pour s’accaparer sa part du marché. Paradoxalement, Transavia n’est pas la moins chère, mais ce sont d’autres atouts qui lui permettent de s’imposer dans un environnement aussi concurrentiel. Depuis son premier vol sur la Tunisie, elle a déjà  totalisé 1,3 million de passagers au départ de la capitale française et de plusieurs aéroports de province. Et depuis le début de l’année 2012 (jusqu’à  fin août), elle a réalisé 1577 vols avec plus de 232.000 sièges vendus (dans les deux sens). Preuve donc que son modèle économique appliqué sur la Tunisie donne des résultats probants. Du côté de la direction générale de la compagnie, on insiste sur la flexibilité et la souplesse commerciales offertes. On peut en effet acheter un Paris-Djerba avec retour de Monastir sans rechigner ni vous imposer des pénalités abracadabrantes. Ce modèle, adossé à  des campagnes de communication quasiment ininterrompues (et qui font souvent sourire), ont permis à  Transavia de se faire une place au soleil du marché tunisien –et donc engranger des bénéfices- malgré la position dominante et imposante des majors, et sans entraîner une guerre des prix.

Accessibilité aux Tunisiens

N’en déplaise à  la concurrence, Transavia n’est pas réservée aux seuls touristes ou TRE. Les Tunisiens locaux ont également la possibilité de voyager vers Paris ou la province française à  bord de ses appareils. Cependant, l’achat des billets ne se fait pas à  travers les agences classiques mais via le site marchand de la compagnie (en dinars tunisiens) ou dans les aéroports auprès de la société KARS (dirigée par Moncef Kehlil) qui représente les intérêts de Transavia sur le marché. Pour son programme d’hiver 2012/2013, la compagnie a baissé ses fréquences par rapport à  l’été mais continuera d’assurer plusieurs rotations hebdomadaires au départ d’Orly vers Djerba (6 vols) et vers Monastir (1 vol). Au départ de Lyon, 2 vols par semaine seront maintenus. Et sur Tunis, la compagnie passera à  4 vols avec toujours un intérêt prononcé pour la clientèle « loisirs ».

Pour les beaux yeux de Tozeur

Pour marquer les 5 ans de présence de Transavia sur le marché tunisien, son président, Lionel Guérin, a fait le déplacement à  Tunis en compagnie de sa N°2, Hélène Abraham. L’occasion pour le management du transporteur d’annoncer l’ouverture des ventes sur Tozeur à  compter du 24 septembre 2012 en prévision du démarrage de ses premiers vols de la saison le 29 octobre pour les vacances de la Toussaint (deux vols par semaine les lundis et jeudis). La compagnie franco-néerlandaise (émanation du groupe Air France-KLM) avait déjà  tenté l’expérience en 2011 en mettant en place des vols sur la région (lire), avec le soutien financier et la bénédiction de l’Office national du tourisme tunisien (l’ONTT) ainsi que des deux fédérations professionnelles du tourisme (la FTH et la FTAV). La venue en Tunisie de ses deux hauts responsables n’était de toute évidence pas uniquement consacrée à  célébrer l’anniversaire de ses 5 ans, mais aussi à  renégocier l’accord passé avec les autorités touristiques concernant le soutien aux vols sur Tozeur.

Pour Lionel Guérin, il n’y a pas d’équivoque sur le sujet. Interrogé par Destination Tunisie, le PDG de la compagnie a tenu à  rappeler que beaucoup d’opérations conjointes ont été réalisées sur Tozeur et à  Paris avec des campagnes d’affichage. « Malgré cela, c’était difficile » reconnait-il. Quant au soutien financier, Transavia en a légitimement bénéficié « parce que nous avons perdu de l’argent sur Tozeur l’hiver dernier, mais nous avons continué à  maintenir la destination malgré tout parce que la pente était positive ». Initialement, l’opération-test devait se dérouler sur les mois d’octobre, novembre et décembre. Vus les résultats encourageants, les vols ont été maintenus finalement jusqu’au mois de mai, le trafic ayant repris. « Mais sans cette aide, nous n’aurions pas pu opérer » tient encore à  souligner le patron de la compagnie. En réalité, il s’agissait de triangulaires Orly-Djerba-Tozeur « pour minimiser les risques » (sauf durant les fêtes de Noël et les vacances de février où les vols étaient directs). « Au-delà  de la compensation financière, il fallait que l’on fasse ensemble de la promotion de Tozeur pour la faire encore plus connaître à  l’extérieur pour expliquer la richesse de la région et des circuits mer-désert pouvant être organisés » a conclu Lionel Guérin.

L’implication de Transavia a donc été totale et a convenu à  tout le monde puisqu’elle a participé à  stimuler une région sinistrée sur le plan touristique en 2011. Sauf que depuis, la situation ne s’est toujours pas améliorée. Avec le renouvellement du partenariat avec la compagnie, le tourisme dans la région aurait tout à  y gagner, d’autant que l’ONTT a déjà  engagé une campagne publicitaire dans la presse professionnelle française notamment axée sur la région de Tozeur.

Par ailleurs, la compagnie serait intéressée par une autre région entre 2013 et 2014. Si rien n’a filtré et que ses responsables ont jugé que la question était confidentielle, il se pourrait que Tabarka soit le prochain aéroport à  être desservi par Transavia puisqu’à  la base, l’accord passé avec les opérateurs touristiques tunisiens en 2011 concernait justement la Cité du Corail qui, elle aussi, aurait besoin d’un bon coup de fouet aérien. Confirmation à  demi-mots d’Hélène Abraham : « nous regardons tous les aéroports tunisiens et la perspective de croissance de notre flotte va nous permettre de mettre plus de vols entre la Tunisie et la France et tous les aéroports nous intéressent ».

Hédi HAMDI
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