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Didier Reynders: « nos conditions pour revenir à Djerba »

Didier Reynders: « nos conditions pour revenir à Djerba »

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Le ministre des Affaires étrangères belge, Didier Reynders, est revenu à de meilleurs sentiments. A la veille de sa visite officielle en Tunisie, il a annoncé que son département avait décidé de lever partiellement les restrictions de voyage vers la Tunisie décrétée au lendemain de l’attentat de Sousse en juin 2015.

Didier Reynders continue cependant de se dédouaner. Il soutient en effet qu’il n’a jamais rien interdit, mis à part d’avoir déconseillé très fortement les voyages en Tunisie. Conséquence de cette décision, l’effondrement des arrivées touristiques belges sur la Tunisie pendant plus d’une année et demi, avec toutes les séquelles économiques que cela a entraîné pour le tourisme tunisien, mais aussi pour le manque à gagner que cela a provoqué au sein du tour-operating belge.

Entre-temps, et malgré la mobilisation de la société civile en Belgique, malgré des critiques émises par la presse belge, Reynders n’avait rien voulu lâcher. Accusé de suivre aveuglément la Grande-Bretagne qui avait, elle aussi, décidé des mêmes mesures, le ministre des Affaires étrangères était demeuré impartial.

Aujourd’hui, il l’admet désormais publiquement: « de grands efforts ont été réalisés en Tunisie en matière de sécurité ». D’où la levée de l’interdiction de voyage vers la destination, mais pas pour toutes les régions. Le nord-ouest, le sud-ouest et Djerba-Zarzis restent encore frappés par les restrictions à cause de leur proximité avec les frontières d’autres pays. Au grand dam des populations locales qui tiraient il n’y a encore pas si longtemps l’essentiel de leurs ressources du secteur. C’est à croire aussi que la Tunisie est une passoire et que ses frontières sont ouvertes aux 4 vents.

Djerba: les conditions d’un retour

Dans une interview accordée au journal La Presse aujourd’hui, il explique sa position par rapport à Djerba notamment: « Pour Djerba, nous allons travailler ensemble de nouveau avec les services tunisiens pour voir comment améliorer la situation. Et d’ajouter: Mme Selma Elloumi m’en a parlé également. Je n’exclus pas qu’on aille plus loin dans un avis plus favorable, mais cela ne dépend que d’une seule chose: des rapports que nous aurons des services de sécurité. Et Reynders de préciser: il ne s’agit pas de répondre à une demande politique, il s’agit vraiment de dire la réalité des choses. Autant nous avons dit une réalité très dure après les attentats de 2015, autant aujourd’hui je suis très heureux de pouvoir dire que la situation a changé ».

Cependant, en bon politicien qui protège ses arrières, le ministre belge tempère ses propos dans la même interview car il sait que rien n’est jamais acquis et que dans le pire des cas, on pourrait lui reprocher sa prise de position : « Lisez l’avis, nous y donnons une situation très crue. On nous demande d’aller plus loin, c’est très bien, mais je vais d’abord parler avec mes collègues européens qui, eux, n’ont pas encore fait la démarche que nous avons décidée. Il y a des pays européens qui restent beaucoup plus restrictifs ».

Allusion faite bien évidemment à la Grande-Bretagne. Un parallèle qui n’a finalement pas lieu d’être car en Angleterre, c’est l’opinion publique qui continue de faire pression sur le gouvernement, alors qu’en Belgique, c’est le gouvernement qui était demeuré inflexible.

Hédi HAMDI

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