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Ce qui doit être fait aujourd’hui en Tunisie

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Qu’elles étaient belles et pleines de promesses souvent tenues, les années 1970. A l’époque, il fallait organiser un tourisme fougueux et considéré comme la panacée du développement socio-économique. C’était le début d’une grande aventure où tous les acteurs avançaient vers un destin touristique commun et, bien en avance sur leur temps, avaient une approche systémique du tourisme.

Tout était pris en compte : une spatialité réglementée, un investissement maîtrisé, une gestion contrôlée, une formation formatée, une publicité ensoleillée et une « Gazelle ailée » pour transporter des touristes aspirinesques qui repartaient bronzés et surtout « pas idiots ».Oui qu’elle était belle cette époque où nous étions déjà  en état de cécité touristique précoce.

En novembre 1987, le 1er Conseil des ministres cogitait sur le développement du tourisme dans le Sud. La volonté des pouvoirs publics pour inverser le cours de la « dérive littorale » nous remplissait d’espoir. Les textes réglementaires s’empilaient pour que les régions de l’intérieur bénéficient de la manne touristique.

Par la suite, la mise en place d’un cadre institutionnel pour que la durabilité de l’activité ne soit pas un mot vide de sens et la prise en compte de la qualité devaient accompagner la marche touristique que rien ne pouvait stopper.Oui qu’elle était pleine d’espoir cette période où toutes nos « excuses actuelles » ne remplaceront pas notre égarement touristico-hôtelier.

Février 2011. Le constat est vite établi, morosité est le maître mot. Néanmoins et malgré la conjoncture, des lueurs d’espoir pointent à  l’horizon : des crises secouent déjà  nos concurrents et nous pouvons espérer des transferts de flux, notre « Gazelle ailée » va de nouveau s’essouffler pour consolider le secteur, les tour-opérateurs étrangers ont une dépendance économique vis-à -vis de la Tunisie. Ouf ! Le salut viendra encore une fois de l’extérieur et les hôteliers pourront demander « quelques petits arrangements financiers pour sauver des emplois ». Les professionnels sont de nouveau optimistes quant à  l’avenir du tourisme tunisien.

Oui, qu’il est propice aux rêves ce moment de liberté durement acquis où notre aveuglement hôtelier . . .risque d’être fatal au tourisme.

Aujourd’hui, prenons notre tourisme à  bras le corps pour :
• Protéger le secteur par une politique de communication tous azimuts et la mobilisation des lobbies et groupes d’intérêts communs ;
• Assainir le secteur par la transparence de toutes les commissions touristiques et la mise à  niveau de toutes les organisations touristiques.

Aujourd’hui, mettons rapidement en place :
• Une stratégie de contractualisation des opérateurs du tourisme avec les régions défavorisées ;
• Une politique de régionalisation touristique.

 Aujourd’hui, lançons des idées pour :
• Définir le rôle l’à‰tat vis à  vis du secteur ;
• Faire émerger un débat sur le secteur.

 Aujourd’hui, investissons dans la gestion du tourisme.

J. Mehdi Chapoutot 

Expert Tourisme

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