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Ils sont la cause de nouveaux soucis pour les hôteliers

Ils sont la cause de nouveaux soucis pour les hôteliers

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Les hôteliers tunisiens prennent l’opinion publique à témoin. A travers leur fédération professionnelle, la FTH, ceux-ci viennent de lancer un nouveau cri d’alarme concernant leurs préoccupations majeures au nombre de 3 actuellement : la sûreté du pays, la situation environnementale des villes et des zones touristiques et la création annoncée d’une société de gestion d’actifs (SGA) que le ministère des Finances a programmé dans son projet de loi de Finances complémentaire pour l’année 2014. Radhouane Ben Salah, président de la FTH, s’est exprimé hier lors d’une conférence de presse à Tunis pour souligner que les derniers événements tragiques survenus en Tunisie (assassinat de 15 soldats ndlr) avaient été relayés par de nombreux médias étrangers et notamment dans plusieurs pays émetteurs de touristes sur la Tunisie. « C’est le secteur du tourisme qui a été le plus touché par ce qui s’est passé » a-t-il déclaré pour mesurer la portée internationale de l’attaque du mont Chaâmbi. Cependant, M. Ben Salah a estimé que l’événement n’aurait pas d’incidences sur l’activité touristique du mois d’août mais plutôt sur l’arrière-saison. « En août, il y aura 100% de remplissage des hôtels. Ce qui nous inquiète, ce sont les mois de septembre et octobre sur lesquels nous comptions pour améliorer nos résultats de 2014. Dans le meilleur des cas, les réalisations de l’année actuelle seront au même niveau que l’année 2013 » a estimé le président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie.

La SGA au centre des inquiétudes

Le projet de création d’une société de gestion d’actifs (SGA) fait partie des inquiétudes majeures des hôteliers actuellement (lire). Ce qu’a déploré Radhouane Ben Salah lors de sa rencontre avec les médias, c’est tout d’abord le fait que les hôteliers n’aient pas été consultés dans la préparation de ce projet. « Nous avions essayé d’apporter une solution au problème de l’endettement des hôtels à travers une commission que nous avions créée ; sauf que le projet de création de cette société de gestion d’actifs a marginalisé le travail de la commission ». Mais le plus inquiétant selon la FTH, ce sont les pleins pouvoirs dont jouira la SGA vis-à-vis des entreprises quelque soit leur niveau d’endettement. M. Ben Salah a estimé que le simple fait de priver les sociétés concernées de recours juridique dans le cas de saisie était anticonstitutionnel. « Si la loi passe telle quelle à l’ANC, les conséquences seront désastreuses tant pour le tourisme que pour l’économie et aussi par rapport au climat social pour lequel nous avons tant œuvré depuis la révolution » a encore dit le président de la FTH.

En définitive, les hôteliers entendent faire passer un message à l’ANC et dire leur refus d’accepter le projet de SGA dans sa formulation actuelle, soulignant que la défense des intérêts des banques ne devait pas se faire au détriment de celui des hôtels. Plus encore, les professionnels du tourisme se demandent quel intérêt y a-t-il eu à inclure le projet de création d’une SGA dans le projet de loi de Finances complémentaire pour l’année 2014 vu qu’il n’a aucun impact sur le budget de l’Etat pour l’année en cours. « Je propose une loi ‘’normale’’ qui serait adoptée après réajustement du projet actuel en préservant les intérêts des hôteliers qui contribueraient aux décrets d’application » a dit M. Ben Salah, laissant entendre que les hôteliers auraient recours, le cas échéant, au tribunal administratif et au conseil constitutionnel pour faire valoir leurs droits.

Jalel Henchiri, président de la Fédération régionale de l’hôtellerie du sud-est, a souligné pour sa part que des solutions concernant l’endettement des hôtels avaient été trouvées avec les banques privées. Mais ce sont les banques publiques qui seraient moins souples dans le traitement des dossiers « pour des raisons de gouvernance » a-t-il indiqué. Et quand on sait que 80 à 90% des créances des hôtels sont détenues par les banques publiques, on mesure toute la profondeur du problème.

L’environnement en question

Pour Wajdi Skhiri, hôtelier à Monastir et membre du bureau exécutif de la FTH, la situation environnementale actuelle et la gestion des ordures ménagères donne lieu à tous les dépassements. « La mer polluée à certains endroits et qui se rapproche des hôtels, les dépôts d’ordures sauvages sont autant de menaces qui pèsent sur nous » a-t-il déclaré au cours de la même rencontre de presse. « En tant qu’hôteliers, on nous demande des comptes sur l’endettement et sur les résultats, c’est à nous aujourd’hui de demander des comptes sur la situation environnementale du pays au gouvernement qui avait promis d’apporter des solutions ».

Mais c’est de Djerba que vient essentiellement l’appel de détresse. Jalel Henchiri déplore qu’après « avoir été le pays star qui a adopté une constitution après la révolution, nous sommes devenus le pays star en matière de saletés », citant un journal allemand qui évoquait le risque de « crise sanitaire » à Djerba. L’hôtelier s’est dit indigné par le fait que les poubelles n’avaient pas été ramassées sur l’île depuis 2 à 3 semaines et que certains en étaient poussés à jeter leurs ordures dans les puits. « Ceci est la résultante de chicanes politiques et de la non-application de la loi par le gouvernement ». En conséquence, Jalel Henchiri a brandi la menace d’une grève générale à Djerba si aucune solution n’était trouvée à cette question qui fait suite à la fermeture de la décharge contrôlée de Guellala et au refus des habitants de Médenine de voir les ordures de Djerba déversées dans ‘’leur’’ décharge !

H.H

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